Quand il a été assassiné dans son appartement parisien à 34 ans, le Québécois Claude Vivier était déjà largement reconnu comme l’un des plus brillants compositeurs que le Canada ait produits. Depuis, sa renommée a atteint des proportions quasi mythiques, et sa musique continue d’être jouée avec une régularité plutôt rare pour un compositeur contemporain. À la suite de l’annonce de la mort de Vivier, le critique et musicologue Harry Halbreich écrivit dans Harmonie-Panorama Musique : « Sa musique ne ressemble vraiment à aucune autre, et se situe tout à fait en marge de tous les courants. D’une expression directe et bouleversante, sa musique ne désorientait que les cœurs secs, incapables de classer ce marginal de génie. Claude Vivier avait trouvé ce que tant d’autres cherchaient et cherchent : le secret d’une véritable nouvelle simplicité. »
Claude Vivier a étudié la musique à Montréal, en Hollande, en France et en Allemagne. Épris des cultures asiatiques, il a effectué un séjour prolongé à Bali qui a profondément influencé sa musique. Une fascination pour le plain-chant, reliquat de ses racines catholiques, et les thèmes récurrents de la mort et de l’immortalité colorent aussi sa musique. Au moment de sa mort, il travaillait à une œuvre chorale intitulée Glaubst du an die Unsterblichkeit der Seele? (Crois-tu en l’immortalité de l’âme?).