Suisse
Frank Martin
(1890-1974)
Frank Martin, compositeur suisse, était très actif dans son pays d’origine et dans les Pays-Bas de son vivant. Son style musical, qui a gagné en maturité sur une longue période, se distingue par un éclectisme peu orthodoxe issu de l’absorption de nombreux genres musicaux. L’œuvre de J.S. Bach a eu une influence dominante sur la sienne. Martin expérimentait également avec les rythmes bulgares et indiens, la musique ancienne et la musique traditionnelle. Pour ce qui est des éléments contemporains, comme le jazz pour la technique du dodécaphonisme d’Arnold Schoenberg, il adaptait selon ses besoins. Sa maîtrise des couleurs harmoniques et du timbre instrumental, combinée à l’utilisation de rythmes dynamiques et à un sens aigu du drame, fait le charme de sa musique – surtout pour orchestre – auprès des interprètes. Parmi ses œuvres pour grand ensemble figurent des concertos et des ballades (des œuvres pour un instrument solo avec un accompagnement de groupe). Son répertoire contient également de la musique pour spectacles (ballets, opéras, oratorios et musique de scène), pour chorales, pour voix solo et pour ensembles de chambre avec différentes combinaisons d’instruments.
Né à Genève, en Suisse, le 15 septembre 1890, Martin commence à composer à l’âge de huit ans. Il étudie le piano, l’harmonie et la composition auprès de Joseph Lauber, son seul enseignant de musique. Bien que certain, dès ses 16 ans, de vouloir faire carrière dans la musique, Martin n’entre pas au conservatoire, mais opte plutôt pour des cours en physique et en mathématiques, qu’il ne finira pas. Après la Première Guerre mondiale, il vit à Zurich, Rome et Paris, avant de retourner à Genève en 1926. Il devient alors l’élève du compositeur suisse Émile Jaques-Dalcroze, qui lui apprend sa méthode de pédagogie du rythme musical (ex. : la rythmique de Dalcroze, qui consiste à transmettre les concepts musicaux par le mouvement). Après deux ans, Martin devient enseignant en théorie du rythme à l’Institut Jaques-Dalcroze de Genève.
Au cours des décennies qui suivent, Martin se lance dans une foule d’activités professionnelles, y compris en tant que pianiste et claveciniste de concert. Il occupe également des postes dans l’enseignement ou l’administration, tels que conférencier sur la musique de chambre au conservatoire ou encore directeur artistique pour l’institut Technicum Moderne de Musique. De 1943 à 1946, il assure la présidence de l’Association des Musiciens Suisses. En 1946, il retourne aux Pays-Bas, s’installant d’abord à Amsterdam, puis à Naarden. De 1950 à 1957, il donne un cours de composition pour la Cologne Hochschule für Music. Plus tard, il enchaîne les voyages à l’étranger pour interpréter ses œuvres. Sa musique fait partie intégrante du répertoire des concerts pour chœurs et orchestres. Il a reçu plusieurs prix et distinction. Frank Martin décède à Naarden le 21 novembre 1974.
Rédigée par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.