Autriche
Gustav Mahler
(1860-1911)
Gustav Mahler est un compositeur et un chef d’orchestre autrichien. Il s’est consacré à la composition de mélodies et de cycles de mélodie, parfois accompagnés par un orchestre (Lieder eines fahrenden Gesellen, Rückert Lieder, Kindertotenlieder, Das Lied von der Erde), ainsi que de symphonies (en terminant neuf et laissant la dixième inachevée). Depuis le centenaire de la naissance du compositeur, ces dernières occupent une place de choix dans les répertoires des concertistes. Marquées par une narration profondément psychologique, ses symphonies sont des œuvres titanesques, des œuvres d’orfèvrerie – nombre d’entre elles comprennent des voix –, qui émerveillent par leur caractère intensément libérateur. Les recherches approfondies et continues sur ses compositions, mais aussi sur ses travaux de chef d’orchestre, l’ont fait connaître comme l’un des plus grands noms dans l’histoire de la musique classique européenne du XXe siècle.
Mahler naît le 7 juillet 1860 à Kalischt, près d’Iglau, en Bohême (aujourd’hui la République tchèque). Aîné d’une famille juive de classe moyenne comptant six enfants, il devient le pianiste prodige local dès l’âge de 10 ans. En 1875, il est accepté au Conservatoire de Vienne, où son sujet d’étude principal est la composition. Mahler est de ces nombreux étudiants inspirés par la musique de Richard Wagner; il va participer à couver le germe de la tendance moderniste. Plus tard, il suit des cours à l’Université de Vienne, où il fait la connaissance d’Anton Bruckner, dont il soutiendra plus tard la musique en tant que chef d’orchestre.
Sa carrière en direction d’orchestre est d’ailleurs une ascension d’une salle prestigieuse à l’autre en Europe centrale. Il débute à Bad Hall, dans le sud de Linz, avant d’aller à Kassel (1883-1885), à Prague (1885-1886), à Leipzig (1886-1888), à Budapest (1888-1891) et à Hambourg (1891-1897). En 1897, il atterrit finalement au Hofoper de Vienne, dont il assurera la direction jusqu’en 1907, une situation facilitée par sa conversion au catholicisme. Durant cette période, Mahler se distingue particulièrement par des productions aux décors de scène innovants réalisés par l’artiste et sécessionniste Alfred Roller.
Mahler se forge une réputation de chef d’orchestre très exigeant et pointilleux. Pourtant, malgré ce tempérament, qui lui vaut des problèmes avec les musiciens, les chanteurs et les administrateurs du théâtre, Mahler obtient des résultats d’une puissance si indéniable dans ses concerts qu’on se bouscule aux portes pour le voir sur la scène. À Hambourg, puis à Vienne, Mahler dirige également une série de concerts de musique orchestrale, souvent avec un programme audacieux comprenant des interprétations singulières (et maintes fois controversées) de « classiques » tant repris par des compositeurs comme Ludwig van Beethoven et Robert Schumann.
En 1902, il épouse la compositrice Alma Schindler, avec qui il a deux filles (Maria, l’aînée, décède de la scarlatine et de la diphtérie en 1907). À cette époque, il écrit et dirige ses propres symphonies, qui récoltent de plus en plus de succès et font de ses premières des événements fort attendus. En 1907, l’année même où on lui diagnostique un problème cardiaque, Mahler traverse l’Atlantique et passe deux saisons à diriger le Metropolitan Opera de New York, puis les deux suivantes à la tête de l’Orchestre philharmonique de New York. En février 1911, il attrape une endocardite infectieuse. Après des tentatives de traitement à Paris, il s’éteint à Vienne le 18 mai 1911.
Rédigé par Hannah Chan-Hartley