« Le Centre national des Arts est situé sur le territoire traditionnel non cédé de la Nation algonquine anishinaabe. »
Lors de chaque événement, nous prononçons ces mots importants, une marque d’hommage et de respect essentielle.
Depuis des temps immémoriaux, le territoire où est situé le CNA, au confluent des rivières Kitchissippi (des Outaouais), Pasapkedjiwanong (Rideau) et Tenàgàdino (Gatineau) tout près des chutes Akikodjiwan (de la Chaudière), est un lieu où les Autochtones se rassemblent en été pour festoyer, faire du troc, créer des pièces d’art et d’artisanat, et tenir des pow-wow.
Ce territoire a toujours été un lieu d’expression artistique.
Depuis plusieurs années, le CNA procède à une reconnaissance territoriale, par exemple, juste avant le début d’un spectacle de musique, de danse ou de théâtre.
Désormais, une reconnaissance visuelle du territoire sera affichée en permanence dans l’un des espaces les plus en vue du CNA, le Foyer du canal, où des centaines de milliers de personnes circulent chaque année.
L’œuvre accueillera chaleureusement la clientèle du Centre national des Arts au nom du peuple algonquin.
Rythme de la Terre-Mère
Cet ouvrage de technique mixte a été créé par l’artiste algonquine Emily Brascoupé-Hoefler. L’œuvre a été dévoilée le 16 mai 2022 en présence d’aîné·e·s et de leaders de la communauté algonquine anishinaabe, au cours d’une cérémonie diffusée en direct sur Facebook.
L’œuvre évoque plusieurs aspects de la culture et des traditions algonquines, et dépeint les enseignements concernant l’histoire et la géographie autochtones de la région.
Emily Brascoupé-Hoefler s’est inspirée des enseignements des aîné·e·s Claudette Commanda, Annie Smith Saint-Georges, Albert Dumont et Pinock Smith, ainsi que de l’histoire de sa propre famille et des récits que celle-ci lui a transmis. Le CNA a commandé l’œuvre à Emily à la suite d’un appel aux artistes algonquins des onze communautés algonquines du Canada.
« J’ai voulu créer une œuvre d’art accueillante qui mettait en valeur la région, et les points de repère et les traditions du peuple algonquin », a déclaré Emily. « L’œuvre comprend un ciel nocturne parsemé des enseignements et des récits de nos étoiles, les chutes sacrées Akikodjiwan, une forêt – avec les bouleaux qui nous donnent paniers, canoës, enseignements, et sur lesquelles nous pratiquons le mordillage d’écorces. L’œuvre est un reflet de nous-mêmes, et de toutes les personnes faisant partie du cercle. »
« En tant qu’artiste et femme autochtone, le fait que les Autochtones soient de plus en plus représentés dans des lieux publics, comme au Centre national des Arts, est très inspirant, a souligné Emily. Je suis profondément émue que mon travail et ma voix puissent participer au dialogue. »
À propos de l’artiste
Emily Brascoupé-Hoefler est une artiste algonquine anishnaabe de la communauté de Kitigan Zibi, qui crée des œuvres d’art public communautaires visant à promouvoir la culture et les artistes algonquins. Ses plus récentes œuvres portent sur la réappropriation d’histoires traditionnelles par l’entremise de la gravure, de la photographie et par l’intégration du perlage des Premières Nations dans des éléments de la nature et des objets de la vie quotidienne. Elle a aussi collaboré à des projets d’art public, comme la structure de pagaies Canot algonquin, à la station de train léger Pimisi, à Ottawa.
« Quand j’étais petite, ma famille assistait souvent à des spectacles au CNA », raconte Emily Brascoupé-Hoefler. « J’adorais chanter et je rêvais d'être artiste de la scène. Ma démarche artistique m’a menée dans une autre direction, mais maintenant que mon œuvre de reconnaissance du territoire est exposée au CNA, j’ai l’impression que mon rêve se réalise. »
Le CNA à la Nation algonquine : « Vous êtes chez vous »
« Le CNA appartient non seulement aux artistes du Canada, mais aussi aux artistes autochtones », a déclaré Christopher Deacon, président et chef de la direction du CNA. « En particulier les artistes algonquins, parce qu’ils font partie de la Nation qui nous accueille, et jouent un rôle de premier plan dans la transmission de la culture et des traditions anishinaabeg. Cette reconnaissance visuelle permanente du territoire est un message clair à toute la Nation algonquine : vous êtes chez vous au CNA. »