≈ 90 minutes · No intermission
Last updated: October 16, 2024
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par Sara Fauteux
Depuis combien de temps êtes-vous des ami·e·s et des complices de création?
Félix-Antoine : Sophie et moi nous connaissons depuis longtemps. Notre relation d’amitié a commencé autour d’un projet artistique. Sophie était venue voir un de mes premiers spectacles, que je présentais dans mon appartement. À ce moment-là, elle était artiste en résidence à Espace GO et elle m’avait demandé si je pouvais participer à la présentation de sa sortie de résidence. Depuis ce temps-là, on sait qu’on est compatible dans la création et on a toujours eu envie de retravailler ensemble.
Après il y a eu Fanny et Alexandre qu’on a créé au Théâtre Denise-Pelletier en 2019. Ce spectacle a encore confirmé notre complémentarité. On a une approche similaire dans le travail, mais aussi au point de la sensibilité et de l’imaginaire. On se rejoint énormément dans un côté très ludique et poétique. Tous les deux, on aime les propositions où il y a des trous : des espaces où les gens sont conviés à plonger dans une réalité autre, un peu intangible. C’est difficile à décrire, mais j’imagine que ça a à voir le pouvoir de la fiction ou de l’imaginaire face à la vie réelle. On a beaucoup des références communes aussi : on est tous les deux fascinés par les films de la Nouvelle Vague, les grandes héroïnes, les personnages qui doivent apprendre à s’aimer et à s’affirmer face aux autres.
Pourquoi Peau d’âne? Qu’est-ce qui vous intéresse dans ce conte?
Félix-Antoine : L’idée du projet est née d’une conversation entre Sophie et Max-Otto Fauteux, qui fait la scénographie du spectacle. Ensemble, ils se sont demandé : ce serait quoi un show où Sophie embrasserait tous les rôles, toutes les « peaux » qu’on demande aux femmes de jouer dans la société. Ça nous a beaucoup allumé cette idée de « peaux », celles dont on revêt les femmes pour qu’elles réussissent à avoir une place dans le monde, des peaux obligées, peaux intimes, des peaux invisibles, etc. On rêve de ce projet depuis des années. Et puis, il y a le film Peau d’âne de Jacques Demy aussi, qui a beaucoup marqué notre imaginaire et nous a attirés vers cette histoire.
Sophie : Le phénomène de la mue, l’idée des serpents qui perdent leur peau nous semble très riche : tout au long de notre vie, on ne cesse de perdre des morceaux. Dans le conte de fées, on fait souvent revêtir aux héroïnes des robes, des souliers, des bagues, qu’elles perdent ou regagnent au fil de l’histoire. Dans Peau d’âne, on lui fait se mettre sur le dos la peau d’un animal mort… il fallait creuser ça! On trouvait aussi qu’il y avait dans ce conte la matière d’un véritable coming of age. Tout le monde rencontre un jour cette étape, celle où l’on doit s’affranchir de notre famille et de ce qu’elle attend de nous.
Félix-Antoine : Au début, on ne voulait pas nécessairement écrire l’adaptation nous-mêmes. Mais plus on avançait, plus ça semblait évident qu’il fallait pouvoir donner à ce texte, à ce projet, notre propre direction. Alors, on a pris notre courage à deux mains et on s’est mis à écrire cette chose à quatre mains… Et voilà, où l’on en est!
Justement, comment avez-vous procédé pour cette adaptation textuelle à quatre mains?
Sophie : Franchement, on est assez bon pour créer ensemble, rebondir sur les idées, compléter les phrases de l’autre. On a chacun nos couleurs dans l’écriture. Félix-Antoine est beaucoup dans la sonorité je dirais. Moi, j’aime beaucoup le rythme, j’essaie d’intégrer des touches d’humour, des doubles sens.
Félix-Antoine : C’est rare que ça se puisse, écrire à deux. Mais dans notre cas, ça se fait assez naturellement. Notre manière de collaborer et de se séparer le travail n’est pas du tout scolaire. On l’avait déjà expérimenté avec Fanny et Alexandre, même si dans ce cas-là, c’était davantage une légère adaptation du texte. Avec Peau d’âne, il s’agit vraiment une écriture originale. Notre point de départ a été le conte de Charles Perrault, celui des frères Grimm et le film de Demy. Au début, on a fait beaucoup de recherches sur cette histoire. On a découvert que Peau d’âne rassemblait beaucoup d’influences. Il est en quelque sorte un rapiéçage de plusieurs fables européennes, mais aussi des contes millénaires africains et asiatiques. On a aussi mené plusieurs recherches sur la figure de l’âne et sa représentation à travers le temps. Après ces recherches, on a commencé à se rencontrer pour brasser des idées et écrire quelques scènes. Rapidement, on a obtenu une sorte de squelette.
Sophie : À partir de là, ç’a été un long travail de Google Drive! Chacun de notre côté, on lisait les propositions de l’autre et on ne se gênait pas pour repasser sur l’écriture, retravailler certains éléments. Alexia Bürger a agi à titre de conseillère dramaturgique en début de parcours. Elle a lu nos deux premières versions et elle nous a vraiment guidés en posant des bonnes questions, tout en respectant ce vers quoi on voulait tendre. De la même manière, Elen Ewing, qui est la conceptrice des costumes, nous a aussi accompagné dans ce travail et a été de toutes les réflexions. La dramaturgie du corps est au cœur du projet puisque Peau d’âne se transforme continuellement, non seulement de l’enfant à la femme, mais aussi de toutes sortes de manières différentes.
Félix-Antoine : C’est un spectacle où la conception occupe vraiment une très grande place. Le texte est assez présent, mais on a travaillé de très près avec tous les concepteur·rice·s pour élaborer une écriture scénique globale. Ma compagnie, Création Dans la Chambre, qui coproduit le spectacle, a toujours mis ce type de démarche de l’avant. On cherche à ce que les langages puissent réellement entrer en contact, qu’il y ait une certaine horizontalité dans la collaboration avec tous ces artisan·e·s. Et le public est aussi toujours au cœur de nos réflexions dans la création. On cherche à ce que les gens sentent quelque chose et même si on aime bien installer un certain mystère et user d’énigmatisme, on ne veut pas que les spectateur·rice·s se sentent abandonné·e·s.
Parlez-moi de ce que vous avez voulu détourner du conte original dans votre adaptation.
Sophie : Je pense que l’une des choses que l’on a voulu faire, c’est redonner à Peau d’âne son libre-choix. Lorsqu’elle demande à son père de lui céder la peau de son âne, ce n’est plus une idée qui lui a été soufflée à l’oreille par sa marraine. C’est elle qui décide d’exiger ce qui est le plus précieux pour lui, mais aussi pour elle. Ça devient quelque chose qu’elle doit faire malgré elle pour s’affranchir. Dans notre histoire, l’âne est son seul ami, son seul confident. Très tôt nous est venu l’idée d’un lieu un incongru, celui du car wash. Pour nous, c’est un lieu presque tout droit sorti Kill Bill : l’endroit où l’on vient accomplir un apprentissage, où l’on vient se refaire, s’entrainer, se livrer à un rituel afin de reprendre le pouvoir et arriver à s’émanciper. On ne sait pas encore exactement à quoi ressemblera ce lieu mystérieux sur la scène et si on pourra reconnaitre le car wash en bonne et due forme, mais on le voit comme l’atelier de la marraine. On s’est aussi inspiré de Marguerite Duras. On utilise une citation de Duras qui évoque le fait que les femmes, depuis des siècles, vont vivre en forêt. Elles savent comment faire pour vivre avec leur solitude.
Félix-Antoine : Au cœur de ce conte, il y a la question de l’inceste, qui était assez délicate. On ne voulait pas que tous les enjeux tournent autour de ce ça, puisque selon nous, c’est l’une des choses qu’on tente de lui imposer, un élément qui la maintient enfermée et qui l’empêche de suivre son propre destin. Donc, on a décidé de traiter cet élément avec grande dose de fiction : le père n’a plus de corps, plus de présence physique comme telle, il n’est qu’une voix, qu’une menace abstraite. Même si on suit la trame générale de l’histoire, il y a quand même beaucoup d’inventions. On y a injecté du Roméo et Juliette et du Cendrillon aussi. On a voulu s’inspirer un peu de tous les contes qu’on connaît pour créer cette aventure.
Sophie : C’est le récit d’une émancipation féminine, mais on trouvait intéressant de proposer tous les autres rôles à un homme. Éric Bernier incarne donc à la fois le père, le prince et aussi la marraine. Celle-ci porte une grande colère, un esprit revendicateur puissant et vient affirmer que rien ne fonctionne dans nos systèmes de représentation, ni pour les hommes, ni pour les femmes. Et c’est fort d’entendre ces idées-là sortir de la bouche d’un homme.
Félix-Antoine : Avec tous ces éléments, on a cherché à créer un univers où se côtoient à la fois le drôle, le moderne, le magique et le mystique. Il fallait atteindre un bon équilibre entre ce que j’appelle le sec et le mouillé : le mouillé étant le monde de la magie pure, du mystère, de l’évocation, alors que le sec représente les éléments plus rationnels, plus quotidien aussi, que l’on reconnait de notre vie contemporaine.
Le conte de fées classique se termine par le projection heureuse et parfaite du couple et de la famille qui évolue dans la joie jusqu’à la fin de leur jour. Comment avez-vous transformé cette finale un peu simpliste?
Félix-Antoine : Dans notre fin, la mort du Prince laisse la place à Peau d’âne pour devenir elle-même. Elle est libre d’être ce qu’elle veut, même quelque chose qui n’est pas clairement défini ou contenu dans un cadre. Elle tend vers l’abstraction presque, elle englobe tout.
Sophie : À la fin du spectacle, tout est ouvert. Peut-être que ce qui est le plus intéressant en devenant soi, c’est d’être un grand théâtre où l’on peut continuer de se transformer. Il n’y a pas de finalité ou d’apprentissage ultime autre que de s’écouter et de s’épanouir dans sa propre peau. À la fin, elle est Peau-Paysage.
Cet entretien est initialement paru dans le Cahier d’automne 2024, numéro 112, du Théâtre Denise-Pelletier.
Le spectacle Peau d’âne a été créé le 25 septembre 2024 au Théâtre Denise-Pelletier, à Montréal.
Découvrez les inspirations artistiques et les recommandations culturelles de Sophie Cadieux et Félix-Antoine Boutin pour la création de Peau d’âne.
Des œuvres ou des documents qui ont inspiré votre travail sur ce projet?
• Le film Peau d’âne de Jacques Demy
• Le conte Peau-de-mille-bêtes des frères Grimm
• L’œuvre de Marguerite Duras
• L’œuvre de Christine Angot
• La bande-dessinée Peau d’Homme de Hubert et Zanzim
• Triste tigre de Neige Sinno
• Sois belle et tais-toi de Delphine Seyrig
• Kill Bill de Quentin Tarantino
• Karate Kid
Nous avons aussi beaucoup été inspirés par les tenues du Met Gala.
Mis à part Peau d’âne, quel est le conte préféré de votre enfance?
Sophie : J’ai toujours été fascinée par le conte Les cygnes sauvages de Hans Christian Andersen.
Félix-Antoine : J’avais une obsession avec le ballet de Casse-Noisette.
Dans votre texte, le Car Wash représente le Royaume de l’enfance pour Peau d’âne. Si vous aviez à désigner un lieu qui représente le vôtre, le Royaume de l’enfance, quel serait-il?
Sophie : Pour ma part, je dirais mon lit dans la tente-roulotte de la famille. J’ai souvenir d’avoir passé tant de temps là, étendue à lire et à jouer avec mes amies ou mon frère. Je me rappelle de la lumière qui perçait la toile orangée.
Félix-Antoine : La mer.
La chose que vous aimez le plus dans le fait de créer ensemble?
Sophie : Ce doux ballet entre une constante découverte de l’autre qui bouscule et le fait de n’avoir pas à dire un mot pour se comprendre et changer de direction.
Félix-Antoine : Nous croyons tous deux à la magie.
Un mot qui décrit votre collaboration, votre dynamique de création?
Sophie : Bicéphale et aquatique.
Félix-Antoine : Amour… hahaha!
Des collaborateur·rice·s inspirant·e·s et essentiel·le·s pour ce projet? Des pistes vers leur travail?
Sophie : Le travail avec les conceptrices et concepteurs est au cœur de ce projet. Il était important pour nous qu’iels y trouvent une liberté inspirante. Nous avons voulu œuvrer dans un foisonnement d’idées et de textures afin qu’il y ait une trace de leur réflexion. Alors il faudrait toutes et tous les nommer : Audrey Belzile, Max-Otto Fauteux, Elen Ewing, Julie Basse, Antoine Bédard, Véronique St-Germain, Marie-Jeanne Rizkallah, Simon Renaud, Fanny McCrae, Alexia Bürger et Mathilde Rousseau.
Félix-Antoine : Toute l’équipe est essentielle. Or, pour ce spectacle, je mettrais la lumière sur le travail de la conceptrice des costumes, Elen Ewing, qui réussit à construire de grandes dramaturgies avec des tissus.
par Sara Fauteux
avec Elen Ewing, conceptrice de costumes
La créativité d’Elen Ewing est aussi vaste que la gamme de textures, de couleurs et de coupes qu’arborent les interprètes sous ses bons soins. Reconnue pour son audace, son inventivité et son éclectisme, la conceptrice de costumes, mais aussi parfois de décors et d’accessoires, a près de vingt spectacles de théâtre, de danse, de cirque et d’opéra au cours des quinze dernières années. Inclassable, le travail d’Elen Ewing ne suit aucune ligne directrice, si ce n’est celle de l’écoute, du texte, du projet, des collaborateur·rice·s, qui crée un tout dans lequel elle cherche à s’inscrire. Particulièrement prolifique en théâtre, Ewing a été la complice d’un grand nombre d’artistes, dont Catherine Vidal, Sébastien Dodge, Philippe Cyr, Alix Dufresne, Edith Patenaude et ceux du Projet Bocal. Depuis plus de douze ans, elle collabore avec Olivier Choinière et créée à ses côtés des spectacles aux costumes prodigieusement inoubliables.
La transformation
« Dans le spectacle, la figure de l’âne est magnifiée de plein de façons. En fait, toutes les figures ont des facettes différentes, notamment à l’aide d’un jeu de costumes. Même le corps nu devient un costume, selon comment on le révèle ou le cache. Certains habits ont des particularités techniques un peu magiques qui permettent par un jeu de vitesse de simplifier et de dédoubler les personnages. C’est un feu roulant de transformations! Les costumes sont comme des textes cadeaux, des clés de sens, qui mettent en lumière de nouveaux liens entre les éléments, de glaner des références multiples. D’une part, il y a le conte original, puis l’esthétique populaire qu’il convoque, ensuite la réécriture de Sophie et Félix-Antoine et toutes les pistes de sens qu’elle contient. Mais il n’y a pas d’explication systématique de ce qui appartient dans les costumes à telle ou telle époque, tel ou tel univers. L’objectif est de créer une impression générale qui s’imprègne en nous. »
Le cuir
« La peau d’âne que porte le personnage au début a un caractère étrange à cause de la tête de l’âne. Grâce à elle, l’animal est encore présent dans la peau. Mais si on extrait cette idée de tête, de personnification animale, on réalise que l’utilisation de cuir est omniprésente dans notre façon de se vêtir. Le manteau de cuir est associé à toute une iconographie de revendications, de marge, à l’esthétique punk. Le cuir représente un mouvement d’affranchissement face aux règles sociales. Ici, la peau d’âne porte la femme vers la forêt, lui permet de fuir à la fois le père et le prince. »
La robe
« Le conte suggère que Peau d’âne réclame à son père des robes “impossibles” et “impensables”. Pour nous, ça devient donc des robes fantômes, qu’on devine seulement. À ce moment-là dans le texte, le père a une seule idée en tête : marier Peau d’âne. Grâce aux robes, qui ne sont pas tant immatérielles qu’inaccessibles, inatteignables, on “gazlight” en quelque sorte son désir! Les robes deviennent des attrape-nigauds, et on ne voit jamais Peau d’âne les porter. Mais puisque les histoires de princesses, et le film de Jacques Demy aussi, ont tellement marqué notre imaginaire, je me suis demandé : bien qu’on n’aura jamais la satisfaction de voir Peau d’âne dans une de ses robes magnifiques, comment est-ce que je peux jouer de l’iconographie de la princesse avec les autres personnages? Ce désir d’embrasser notre imaginaire collectif a beaucoup guidé mes choix. »
La prouesse
« Il y a plus de vingt costumes dans le spectacle. Bien sûr, quand on travaille sur un récit magique loin du réalisme, on se dit : on va en profiter! Comme conceptrice, je rêve de faire ça tout le temps. Après, bien sûr, quand on le fait, on est dépassé, on est débordé! Mais j’adore ça. Il y a plein de choses que techniquement, j’ai appris très récemment et que j’applique sur ce projet. Parfois, je me pose la question : est-ce que c’est par hasard que je tombe toujours sur des projets qui appellent à des défis aussi grands ou si c’est moi qui invente ces univers foisonnants? Finalement, je pense que c’est un mélange des deux… Il semble que ça me précède, qu’on pense à moi pour ce genre de productions qui exige des prouesses du côté des costumes. Mais aussi, quand je lis un texte, spontanément, je mets en lumière l’évolution des personnages par les costumes. J’ai envie que le costume soit une chose toujours différente, qu’il y ait une transformation entre le point de départ et le point d’arrivée. Ça semble particulièrement résonner dans Peau d’âne. »
After graduating from the National Theatre School of Canada’s acting program in 2012, Félix-Antoine Boutin founded Création Dans la Chambre. Since then, the collective has created several shows: Un animal (mort), Koalas, Message personnel, Le sacre du printemps (Tout ce que je contiens), Les dévoilements simples (strip-tease), Archipel (150 Haïkus avant de mourir encore), Orphée Karaoké, and Petit guide pour disparaître doucement. In 2019, Félix-Antoine adapted and directed Ingmar Bergman’s Fanny and Alexander with Sophie Cadieux, and directed Rainer Werner Fassbiner’s The Bitter Tears of Petra von Kant. His talent also extends to music (Mille Milles, Organ Mood, Lesser Evil, Dear Criminals, Paupière, Jesse Mac Cormack) and contemporary circus. Félix-Antoine has also collaborated with the CEAD on several occasions, directing Claude Gauvreau and Réjean Ducharme’s Théâtre à relire as well as several staged readings. In 2020, he directed Histoire populaire et sensationnelle by Gabriel Plante, winner of the 2016 Gratien Gélinas Prize.
Éric Bernier is known for his versatility as a stage and screen actor.
In recent years, he has appeared on stage in Whitehorse (directed by Simon Lacroix), Showtime, une grosse pièce de théâtre (dir. Projet Bocal), Pétrole (dir. Édith Patenaude), Je suis un produit (dir. Simon Boudreault), Les amoureux (dir. Catherine Vidal), and Last Night I Dreamt that Somebody Loved Me (dir. Angela Konrad), and played various quirky characters in Le mystère d’Irma Vep (dir. Martin Faucher).
Over the course of his career he has had the pleasure of being directed by Robert Lepage in the stage plays Les sept branches de la rivière Ota, Coriolan, Macbeth and La tempête, as well as in the film Nô.
Audiences will remember his outstanding performance as Nihad the executioner in Wajdi Mouawad’s Incendies, presented in Montréal and then on tour across Canada and Europe. He also took part in Pierre Lapointe’s Amours, délices et orgues, a show combining music, monologue and dance, directed by Sophie Cadieux.
On television, his roles in the series Les hauts et les bas de Sophie Paquin and Tout sur moi earned him many awards. He also appeared in the sitcoms Lâcher prise and Madame Lebrun, in the sketch show Drôles de Véronic, and more recently in the series Bracelets rouges, Haute démolition, La candidate, and Temps de chien, as well as in the zany Complétement lycée.
On the big screen, he recently appeared in Guillaume Lambert’s latest film, Niagara.
International Alliance of Theatrical Stage Employees