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Dernière mise à jour: 26 octobre 2021
Nokuthula Ngwenyama dit de son œuvre, Primal Message, écrite initialement pour quatuor à cordes en 2018, qu’elle est « basée sur l’idée de transmettre les choses que nous apprenons pour communiquer entre nous : notre intelligence, nos émotions, notre gentillesse ». Le voyage créatif qui a donné naissance à cette œuvre commence après la lecture d’un article de Steven Johnson paru en 2017 dans le New York Times Magazine, « Greetings E.T. (Please Don’t Murder Us) », et après une réflexion sur le message d’Arecibo, ce message radio interstellaire sur la Terre et l’humanité envoyé en 1974 sur l’amas globulaire M13. Comme elle en parle à Matthew Neil Andrews dans une entrevue pour l’Oregon ArtsWatch en septembre 2018 :
« Primal Message était une bonne façon d’explorer ce que nous sommes et comment nous communiquons… L’essence primaire, à la fois l’intelligence et l’émotion, tout à la fois. Comment prendre contact avec cela? Comment le communiquer? Comment en faire un message de beauté, un message assez convaincant pour qu’une autre forme de vie se dise “Waouh, c’est génial que quelqu’un ait pensé à intégrer les mathématiques là-dedans et à en faire une chanson”. »
Ce soir, vous entendez la version orchestrale de Primal Message, qui a été présentée pour la première fois en novembre 2020 par l’Orchestre Symphonique de Detroit, sous la direction de Xian Zhang. Comme cadre pour sa composition, Nokuthula Ngwenyama se base sur la séquence de nombres premiers 2-3-5-7, qui définit la trame rythmique ainsi que la structure harmonique et mélodique de l’œuvre. Le cœur même de la pièce est une mélodie empreinte de chaleur et de nostalgie, fondée sur la gamme pentatonique. Elle se déploie par vagues, avec des moments assourdis et délicatement texturés qui s’enflent ensuite en un déferlement intense et passionné doté d’un contrepoint plus dense. Selon la compositrice, la mélodie possède « une sorte d’extase… et renferme tous les espoirs, les rêves et les passions de l’humanité. »
Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley
Andantino – Adagio cantabile – Allegretto
Le Concerto pour piano en un mouvement de Florence B. Price, achevé en 1934, est la deuxième œuvre orchestrale majeure de la compositrice, faisant suite au succès de sa Symphonie no1 en mi mineur. Elle est la soliste lors de la première représentation de l’œuvre, le 24 juin 1934, à l’occasion de la cérémonie de remise des diplômes du Chicago Musical College, où elle fait alors des études supérieures. Sa performance, accompagnée par l’orchestre du collège, reçoit un bel accueil. Par la suite, le concerto est interprété ailleurs, récoltant les éloges de la critique.
Les obstacles de genre et de race limitent ultimement la diffusion de sa musique. Après sa mort en 1953, ses œuvres, dont son Concerto pour piano, tombent dans l’oubli. C’est en 1993 que Rae Linda Brown, une musicologue américaine, examine les deux manuscrits survivants du concerto (une réduction pour piano et orchestre et un pour deux pianos) et retrouve des parties manuscrites de l’œuvre pour orchestre dans la collection privée d’Eugenia Anderson, une professeure de piano de Chicago. La partition a depuis été reconstituée et, au cours des dernières années, le Concerto pour piano a refait son apparition dans les programmes de concerts, avec le soutien de pianistes comme Michelle Cann.
Le Concerto pour piano de Florence Price fusionne des éléments de la musique savante euroaméricaine – ici, l’expression « piano romantique » du XIXe siècle – avec des aspects mélodiques, harmoniques et rythmiques de son héritage musical afro-américain. L’œuvre comporte trois parties. Elle s’ouvre sur un Andantino en ré mineur qui révèle un thème spirituel. Celui-ci nous arrive par fragments – d’abord sous la forme de courts motifs interprétés par les trompettes, puis d’un passage pour piano solo – avant d’être développé par l’orchestre. Il faut attendre une autre cadence de piano pour que le thème soit révélé en entier par l’orchestre, accompagné de somptueux arpèges au piano. Une brève partie à la trompette rappelle une fanfare; vient ensuite un long épisode de développement où piano et orchestre s’entremêlent, se perdent dans des harmonies impressionnistes, rehaussé par de longs passages d’une grande virtuosité du soliste.
Le concerto se poursuit en ré majeur, avec la merveilleuse mélodie qu’est l’Adagio cantabile. Comme le mentionne Brown, elle suit le format d’« appel et de réponse » typique de la musique folklorique afro-américaine. Chaque fois que l’appel (ou le couplet) est introduit par le hautbois, il est subtilement modifié, dans l’esprit d’improvisation propre à cette partie. L’appel est suivi de la réponse lyrique du piano solo, souvent teintée d’harmonies chromatiques et somptueusement accompagnée par les cordes. La dernière partie s’inspire des rythmes syncopés de la danse Juba, une populaire danse folklorique d’avant-guerre. Piano et orchestre s’emparent tour à tour de la mélodie syncopée et accrocheuse, l’emportant dans un tourbillon de tons, d’harmonies et de traitements rythmiques complexes et hissant le concerto jusqu’à sa finale exaltante.
Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley
I. Adagio – Allegro
II. Andante con moto
III. Allegretto – Trio – Menuetto
IV. Finale : Allegro
Mozart a composé sa Symphonie no 39 au cours de l’été 1788, période pendant laquelle il a également terminé la « Grande symphonie en sol mineur » (no 40) et la Symphonie « Jupiter » (no 41). Il n’existe que peu de traces de leur première exécution, voire aucune, mais il est vraisemblable qu’elles aient été présentées lors de concerts à Vienne à l’automne de cette année-là. (Mozart était un compositeur pragmatique et il est peu probable qu’il ait écrit des symphonies, qui étaient alors un genre de plus en plus prestigieux, sans la perspective d’un gain pécuniaire ou d’une reconnaissance quelconque.) Il se peut que ce manque d’information soit lié au contexte de l’époque : en effet, l’Autriche était alors en guerre contre la Turquie, ce qui avait poussé de nombreuses familles aristocratiques à quitter Vienne, réduisant ainsi les ressources et les possibilités d’organiser de grands concerts orchestraux.
D’une élégante grandeur, la Symphonie no 39 présente un dialogue animé et un vif éclat dramatique – des qualités que les critiques et les musicologues de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle vénéraient dans l’écriture orchestrale de Mozart. Son « univers sonore » se distingue par une chaleur et une douceur qu’on peut attribuer à la présence des clarinettes. (Mozart aimait depuis longtemps les qualités sonores et expressives de cet instrument, et c’est possiblement pour attirer davantage l’attention sur leur couleur particulière qu’il n’a pas inclus de hautbois dans cette symphonie.) Une introduction lente ouvre le premier mouvement de façon majestueuse; pendant un moment, elle prend une tournure plus sombre et, plus tard, s’achève de manière inattendue, après quoi le thème principal du mouvement proprement dit apparaît, tout en grâce ensoleillée et décontractée dans les violons. S’ensuit un vigoureux épisode orchestral, assurant la transition vers un second thème tout en douceur, mené par les clarinettes. À mesure que le mouvement progresse, c’est son caractère énergique qui est mis de l’avant et qui prévaut à la fin.
L’Andante du deuxième mouvement présente un thème élégant sur des rythmes pointés, d’abord exécuté par les cordes. Son exposition, qui fait subséquemment l’objet de variations, alterne avec deux épisodes contrastés de caractère orageux et turbulent – le second plus intense que le premier, commençant dans un registre aigu chez les violons et se prolongeant par une irrésistible progression d’harmonies. Tout au long du mouvement, on assiste à de saisissantes juxtapositions de timbres entre les cordes et les bois, ainsi qu’à leur constant dialogue.
Le menuet qui suit est une danse robuste et majestueuse, tandis que dans le trio, une clarinette occupe le devant de la scène avec une mélodie charmante pendant que l’autre jacasse en arrière-plan. Construit sur un seul thème animé, l’Allegro final déborde de dynamisme et d’esprit. Les cordes et les instruments à vent s’engagent dans un dialogue dramatique, d’égal à égal, qui façonne la structure du mouvement. Les surprises ne manquent pas : brusques arrêts, changements soudains de tonalité et de dynamique, et même un choral mystérieux mettant en valeur les clarinettes et le basson, viennent conclure cette exquise symphonie dans l’allégresse, avec brio.
L’Orchestre du Centre national des Arts (CNA) du Canada est reconnu pour la passion et la clarté de son jeu, ses programmes d’apprentissage et de médiation culturelle visionnaires et son soutien indéfectible à la créativité canadienne. Situé à Ottawa, la capitale nationale, il est devenu depuis sa fondation en 1969 l’un des ensembles les plus encensés et les plus dynamiques du pays. Sous la gouverne du directeur musical Alexander Shelley, l’Orchestre du CNA reflète le tissu social et les valeurs du Canada, nouant des liens avec des communautés de tout le pays grâce à sa programmation inclusive, ses récits puissants et ses partenariats innovants.
Alexander Shelley a façonné la vision artistique de l’Orchestre depuis qu’il en a pris les rênes en 2015, poursuivant sur la lancée de son prédécesseur, Pinchas Zukerman, qui a dirigé l’ensemble pendant 16 saisons. Le maestro Shelley jouit par ailleurs d’une belle renommée qui s’étend bien au-delà des murs du CNA, étant également premier chef d’orchestre associé de l’Orchestre philharmonique royal au Royaume-Uni ainsi que directeur artistique et musical d’Artis—Naples et de l’Orchestre philharmonique de Naples aux États-Unis. Au CNA, Alexander Shelley est épaulé dans son rôle de leader par le premier chef invité John Storgårds et par le premier chef des concerts jeunesse Daniel Bartholomew-Poyser. En 2024, l’Orchestre a ouvert un nouveau chapitre avec la nomination d’Henry Kennedy au nouveau poste de chef d’orchestre en résidence.
Au fil des ans, l’Orchestre a noué de nombreux partenariats avec des artistes de renom comme James Ehnes, Angela Hewitt, Renée Fleming, Hilary Hahn, Jeremy Dutcher, Jan Lisiecki, Ray Chen et Yeol Eum Son, assoyant ainsi sa réputation d’incontournable pour les talents du monde entier. L’ensemble se distingue à l’échelle internationale par son approche accessible, inclusive et collaborative, misant sur le langage universel de la musique pour communiquer des émotions profondes et nous faire vivre des expériences communes qui nous rapprochent.
Depuis sa fondation en 1969, l’Orchestre du CNA fait la part belle aux tournées nationales et internationales. Il a joué dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada et a reçu de nombreuses invitations pour se produire à l’étranger. Avec ces tournées, l’ensemble braque les projecteurs sur les artistes et les compositeurs et compositrices du Canada, faisant retentir leur musique sur les scènes de l’Amérique du Nord, du Royaume-Uni, de l’Europe et de l’Asie.
Xian Zhang en est à sa sixième saison en tant que directrice musicale de l’Orchestre symphonique du New Jersey. Depuis son entrée en piste, elle a commandé des pièces de compositeurs comme Thomas Adès, Daniel Bernard Roumain, Qigang Chen, Christopher Rouse, Vivian Li, Gary Morgan, Christian McBride et Paquito D’Rivera. On lui doit d’ailleurs la création d’un concert annuel de célébration du Nouvel An lunaire pour cet orchestre. Elle sera toujours à la tête de l’orchestre lorsque celui-ci fêtera son 100e anniversaire en 2022, et par la suite.
La réputation que lui a value son travail au New Jersey lui a permis de bâtir une grande carrière en Amérique du Nord. Elle fera d’ailleurs un retour au sein de l’Orchestre symphonique de San Francisco, de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, de l’Orchestre de Philadelphie, de Detroit New World, de l’Orchestre du Minnesota, de l’Orchestre symphonique de Montréal, de l’Orchestre du CNA à Ottawa et de l’Orchestre symphonique de Toronto. Couverte d’éloges par Steven Smith dans le New York Times, qui la décrit comme étant une « jet-setter des concerts virtuels », elle met de l’avant les œuvres de Nokuthula Ngwenyama, Tyshawn Sorey et William Grant Still.
Xian Zhang occupe les postes de première chef invitée de l’Orchestre symphonique de Melbourne et de chef émérite de l’Orchestra Sinfonica di Milano Giuseppe Verdi, après un mandat couronné de succès en tant que directrice musicale de 2009 à 2016. Elle a également été première chef invitée de l’Orchestre national de la BBC et du Chœur du pays de Galles, et la première femme chef d’orchestre à détenir un titre dans un orchestre de la BBC. En 2002, elle a remporté le premier prix au Concours de chefs d’orchestre Maazel-Vilar. Elle est devenue chef adjointe de l’Orchestre philharmonique de New York la même année, avant d’être nommée chef associée et de devenir la première titulaire de la Chaire Arturo Toscanini.
Michelle Cann, piano
La pianiste Michelle Cann a fait ses débuts dans un orchestre à l’âge de 14 ans. Depuis, elle a joué en tant que soliste pour de nombreux ensembles, dont l’Orchestre de Philadelphie, l’Orchestre de Floride, l’Orchestre symphonique de la Caroline du Nord et l’Orchestre symphonique du New Jersey.
Inégalable dans le répertoire de Florence Price, Mme Cann a interprété le Concerto in One Movement de la compositrice lors de la première à New York en juillet 2016, accompagnée de l’Orchestre The Dream Unfinished, et lors de la première à Philadelphie en février 2021, accompagnée de l’Orchestre de Philadelphie. Cette dernière prestation a d’ailleurs été qualifiée d’« exquise » par le Philadelphia Inquirer. La musicienne a également joué des œuvres de Florence Price pour piano solo et pour ensemble de chambre avec l’Orchestre symphonique de Cincinnati, la Société de musique de chambre de Detroit et l’Orchestre symphonique New World, parmi d’autres diffuseurs.
Mme Cann se produit régulièrement en tant que soliste ou chambriste dans tous les États-Unis, en Chine et en Corée du Sud. Elle a joué dans des lieux d’exceptions : le Centre national des arts du spectacle (Beijing), le Centre John F. Kennedy Center pour les arts du spectacle (Washington D.C.), la Salle de concert Walt Disney (Los Angeles) et le Barbican (Londres).
Mme Cann a participé à l’émission From The Top à NPR en tant que cookdianimatrice et pianiste accompagnatrice, et a été mise en vedette à WRTI-FM et à WHYY-TV, à Philadelphie. Elle a aussi pris part à plusieurs festivals d’été : le Festival de musique de chambre de Taos, ceux de Yellow Barn et de la Music Academy of the West, le Programme de musique Perlman, la, le Festival de musique de Genève et le Pianofest dans les Hamptons, où elle est artiste résidente.
Primée lors de prestigieuses compétitions internationales, la pianiste a été nommée MAC Music Innovator de l’Orchestre symphonique de Cincinnati en 2019 pour son travail en tant que musicienne classique afro-américaine et pour la façon dont elle incarne le talent artistique, l’innovation et l’engagement envers l’éducation et la communauté.
Mme Cann a étudié à l’Institut de musique de Cleveland et à l’Institut de musique Curtis, où elle est titulaire de la première Chaire Eleanor Sokoloff en piano.
Michelle Cann se produit sur scène en vertu d’une entente avec l’Institut de musique Curtis.
Nokuthula Ngwenyama
(Née en 1976)
Nokuthula Ngwenyama, dont le nom signifie « mère de la paix » et « lion » en Zulu, capte l’attention avec ses prestations en tant que soliste d’orchestre, récitaliste et musicienne de chambre. Le magazine Gramophone affirme qu’elle « produit une musique solide au caractère audacieux et envoûtant ». Elle est aussi compositrice; le magazine Uptown la qualifie de « poète du son ».
Mme Ngwenyama se fait un nom sur la scène internationale en remportant le Concours international d’alto Primrose à l’âge de 16 ans. Également lauréate de la prestigieuse Bourse de carrière Avery Fisher, elle s’est produite avec des orchestres et en tant que récitaliste partout dans le monde.
Plus récemment ont eu lieu les premières de ses œuvres Rising, pour plusieurs pistes de violon solo avec pédales, et Primal Message, pour quintette d’altos, joué par le Quatuor Dover. Son premier concerto pour alto, commandé par Christopher Biggs et Irene Marquez Biggs et enregistré avec l’Orchestre philharmonique Janáček, paraîtra sous l’étiquette Peace Mama Productions (PMP) à l’automne 2021.
Son œuvre Finding the Dream, commandée par John Clements et composée en réaction au meurtre de George Floyd et au célèbre discours « I Have a Dream » de Martin Luther King, a été présentée pour la première fois par le Chœur de garçons de Phoenix, lors d’une prestation virtuelle du Centre culturel ASU Kerr et de l’École Colburn. Primal Message pour percussions, harpe et cordes, un hommage au message d’Arecibo, a été joué en première mondiale dans le cadre de la série de concerts virtuels de l’Orchestre symphonique de Detroit. Son œuvre Miasma pour violon solo – largement inspirée des protéines de la COVID‑19 – a été jouée pour la première fois par Bella Hristova lors de la série de concerts des lauréats du Concours international de violon d’Indianapolis, en mars 2021.
Née à Los Angeles, en Californie, de parents originaires du Zimbabwe et du Japon, Nokuthula Ngwenyama (No-kou-TOU-la En-gwen-YA-ma) est la première compositrice en résidence de la Société de musique de chambre de Phoenix. Elle joue sur un alto d’Antonius et Hieronymus Amati datant de 1597, un prêt permanent de la collection Biggs.
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Florence B. Price (1887–1953)
Florence Price était une compositrice, pianiste, organiste et pédagogue américaine. Elle a produit un catalogue de plus de 300 pièces, dont des œuvres pour orchestre, pour différentes combinaisons d’ensembles de chambre, pour chœur, pour voix et piano, pour orgue, et pour piano seul. Ses compositions mêlent souvent les traditions musicales américano-européennes avec des éléments tirés de son héritage afro-américain, dont des mélodies qui font écho à celles de spirituals.
De son vivant, Price est devenue la première femme afro-américaine à être reconnue comme compositrice de musique symphonique. Toutefois, en dépit de ses succès d’estime, elle a peiné à faire exécuter régulièrement ses œuvres, et elle ne cachait pas le fait qu’être une femme et une Noire constituaient des obstacles majeurs. Une grande partie de son catalogue est plus ou moins tombée dans l’oubli après sa mort, mais depuis quelques années, de nouvelles recherches sur sa vie et son œuvre et un regain d’intérêt pour ses compositions dans la programmation des concerts ont commencé à éclairer sous un jour nouveau ses apports à la musique américaine.
Florence Price (née Smith) est née à Little Rock, dans l’Arkansas, le 9 avril 1887, dans une période où la suprématie blanche avait été rétablie dans les États du Sud. Sa mère fut sa première professeure de musique et cultiva son talent avec soin. Price poursuivit par la suite des études de composition au New England Conservatory de Boston, l’une des rares institutions qui acceptaient des Afro-américains à l’époque. Après avoir obtenu ses diplômes en orgue et en piano, elle retourna dans le Sud pour enseigner et composer. En 1928, pour échapper à la discrimination raciale croissante qui sévissait à Little Rock, Price et sa famille ont déménagé à Chicago. C’est dans la ville des vents que sa créativité s’est épanouie : elle a décroché des prix et des contrats d’édition pour ses pièces pour piano, écrit des chansons populaires pour les radios commerciales, et arrangé des spirituals en vue de concerts. En 1931, elle a commencé à écrire des symphonies. Sa Symphonie en mi mineur a remporté le prix de la fondation Wanamaker en 1932, et elle a subséquemment été exécutée par l’Orchestre symphonique de Chicago, sous la direction de Frederick Stock, devenant ainsi la première œuvre d’une compositrice noire jouée par un orchestre américain de premier plan.
Le succès de sa Symphonie en mi mineur a consolidé la renommée de Price, et ses œuvres pour orchestre ont par la suite été jouées par des ensembles comme l’Orchestre symphonique de Chicago, l’Orchestre symphonique de Detroit, l’American Symphony Orchestra, et l’Orchestre symphonique de Pittsburgh. Des chanteuses aussi célèbres que Marion Anderson et Leontyne Price ont interprété ses mélodies, et ses pièces pour orgue et pour piano, instruments qu’elle enseignait également, ont été jouées régulièrement. Price est demeurée active comme compositrice et enseignante jusqu’à sa mort, à Chicago, le 9 juin 1953.
Rédigée par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.
Wolfgang Amadeus Mozart
(1756–1791)
Nous devons au compositeur autrichien Wolfgang Amadeus Mozart une abondante production dans pratiquement tous les genres musicaux de son temps. Il a écrit des opéras, des concertos, des symphonies (et d’autres types de pièces instrumentales), des quatuors à cordes et autres œuvres pour ensembles de chambre constitués de différentes combinaisons d’instruments, de la musique vocale sacrée et profane, de la musique de danse, et des pièces solistes pour instruments à clavier. Bon nombre de ses œuvres les plus importantes sont encore fréquemment jouées, de nos jours, dans les salles d’opéra et de concert. La beauté des mélodies, l’élégance de l’architecture et de la forme, et la richesse des textures et des harmonies, combinées à une approche du discours fortement influencée par l’opéra italien, caractérisent son style de maturité.
Mozart naît à Salzbourg le 27 janvier 1756. Son père, Leopold, violoniste et compositeur, reconnaît très tôt les talents musicaux de son fils, et se consacre dès lors à son éducation (de même qu’à celle de Nannerl, la sœur de Wolfgang), dans laquelle la musique occupe une grande place. Au cours des dix années suivantes, Leopold emmène ses deux enfants dans de longues tournées à travers l’Europe, au cours desquelles le jeune Mozart se produit (y compris dans ses propres compositions) au clavecin et au violon, tant dans les riches demeures de l’aristocratie qu’à la faveur de concerts publics. Après avoir assumé pendant trois ans le rôle de konzertmeister (violon solo) « honoraire » à la cour de Salzbourg, Mozart acquiert le statut d’employé rémunéré en 1772. À ce poste, il remplit d’abord ses fonctions avec ardeur, produisant de la musique aussi bien pour l’église que pour la cour; avec le temps, toutefois, son enthousiasme pour ce dernier rôle s’effrite en raison des contraintes que lui impose son employeur, l’archevêque Hieronymus Colloredo, en limitant l’exécution de pièces instrumentales. Sans se laisser démonter, Mozart n’en continue pas moins de composer de la musique profane, instrumentale et vocale, pour différents mécènes. En 1777, il demande à Colloredo de le relever de ses fonctions, mais ce dernier le met plutôt à pied. Il reviendra néanmoins en 1779 comme organiste de la cour, après avoir tenté en vain de décrocher un poste ailleurs.
En juin 1781, alors qu’il se trouve à Vienne à la demande de Colloredo, Mozart voit finalement exaucé son vœu d’être libéré du service de l’archevêque. Il amorce dans la capitale autrichienne une carrière de professeur, claviériste et compositeur indépendant. En août 1782, il épouse Constanze Weber; le couple aura six enfants, dont quatre mourront toutefois en bas âge. De 1784 à 1788, il vit la période la plus féconde et fructueuse de son existence, alors qu’il dirige lui-même des concerts, devient un claviériste très recherché pour les concerts publics et privés, et crée quelques-unes de ses œuvres les plus remarquables (dont douze concertos pour piano, six quatuors à cordes dédiés à Haydn, les opéras Le nozze di Figaro et Don Giovanni, et ses trois dernières symphonies). Sa musique est alors largement diffusée et jouée. En dépit de ces succès, Mozart connaîtra toutefois, par la suite, de graves difficultés financières, dues en partie au coût du maintien de son statut social dans la société viennoise. Dans les dernières années de sa courte existence, il achèvera, entre autres, son Quintette avec clarinette et ses opéras Die Zauberflöte et La clemenza di Tito. Mozart travaille à l’écriture d’un Requiem qui lui a été secrètement commandé par le comte Walsegg-Stuppach quand il succombe à la maladie, à Vienne, le 5 décembre 1791, laissant cet ultime chef-d’œuvre inachevé.
par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)
PREMIERS VIOLONS
Yosuke Kawasaki (violon solo)
Jessica Linnebach (violon solo associée)
Noémi Racine Gaudreault (assistante violon solo)
Elaine Klimasko**
Marjolaine Lambert
Jeremy Mastrangelo
Manuela Milani
Leah Roseman
Erica Miller*
Martine Dubé*
Marc Djokic*
SECONDS VIOLONS
Mintje van Lier (solo)
Winston Webber (assistant solo)
Mark Friedman
Carissa Klopoushak
Frédéric Moisan
Edvard Skerjanc**
Karoly Sziladi
Emily Westell**
Andréa Armijo-Fortin*
Renée London*
Sara Mastrangelo*
Heather Schnarr*
ALTOS
Jethro Marks (solo)
David Marks (solo associé)
David Goldblatt (assistant solo)
Paul Casey
Ren Martin-Doike**
David Thies-Thompson
Sonya Probst*
VIOLONCELLES
Rachel Mercer (solo)
Julia MacLaine (assistante solo)
Timothy McCoy
Marc-André Riberdy
Leah Wyber
Desiree Abbey*
CONTREBASSES
Etienne Lepine-Lafrance (solo invité)*
Hilda Cowie (assistante solo par intérim)
Marjolaine Fournier
Vincent Gendron
FLÛTES
Joanna G'froerer (solo)
Stephanie Morin**
HAUTBOIS
Charles Hamann (solo)
Anna Petersen**
CLARINETTES
Kimball Sykes (solo)
Sean Rice
BASSONS
Christopher Millard (solo)
Vincent Parizeau
CORS
Lawrence Vine (solo)
Julie Fauteux (solo associée)
Elizabeth Simpson
Louis-Pierre Bergeron**
TROMPETTES
Karen Donnelly (solo)
Steven van Gulik
TROMBONES
Donald Renshaw (solo)
Colin Traquair
TROMBONE BASSE
Douglas Burden**
TUBA
Chris Lee (solo)**
TIMBALES
Feza Zweifel (solo)
PERCUSSIONS
Jonathan Wade
Dan Morphy*
Timothy Francom*
HARPE
Angela Schwarzkopf*
CLAVIERS
Olga Gross*
MUSICOTHÉCAIRE PRINCIPALE
Nancy Elbeck
MUSICOTHÉCAIRE ADJOINT
Corey Rempel
CHEF DU PERSONNEL
Meiko Lydall
* Musiciens surnuméraires
** En congé
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre