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Dernière mise à jour: 20 septembre 2021
Compositeur prolifique, Adolphus Hailstork (né en 1941) est reconnu depuis longtemps pour ses œuvres qui marient de main de maître des éléments tirés des traditions musicales européennes, euro-américaines et afro-américaines, en mettant souvent l’accent sur la mélodie. Il a composé son Quatuor à cordes no 2 en 2012 dans le cadre du projet Continuing the Legacy du Marian Anderson String Quartet, qui invitait des compositeurs américains à créer des pièces pour quatuor à cordes en s’inspirant de chansons de la diaspora africaine.
Comme l’indique le titre de l’œuvre, Hailstork a pris pour thème la mélodie du spiritual afro-américain bien connu Swing Low, Sweet Chariot, qu’il a transformé de manière créative et complexe. Les variations se déploient harmonieusement et se démarquent les unes des autres par des changements dans la trame mélodique et dans la texture de l’ensemble – allant de phrases évoquant des chansons entonnées par un ou deux instruments à un contrepoint dense faisant appel au quatuor tout entier et combinant des cordes frottées et pincées. Certaines variations mettent en vedette des rythmes jazz syncopés et des riffs de blues, alors que des dissonances perçantes ajoutent une touche chromatique à l’ensemble de l’œuvre.
Adolphus Hailstork a écrit que le thème était « interrompu par des accords dissonants qui jouent le rôle de “motifs du destin” et rappellent à l’auditeur que la ligne “carry me home” dans le texte original est une demande de fin de vie. » Venant en triades, ces accords sont d’abord introduits dans l’ouverture dynamique de la pièce, qui est suivie par un ensemble énergique de variations. S’en suit un lent épisode de nature mélancolique, dont la rêverie nostalgique est brièvement perturbée par le « motif du destin », qui mène graduellement à un autre segment fougueux rempli d’une énergie stimulante. Après une pause, l’ambiance nostalgique revient, quoiqu’affaiblie, alors que seul le premier violon s’élève de manière éthérée. Malgré la double interjection des accords « du destin », la musique vogue vers une paisible tranquillité, et le violoncelle entonne la mélodie originale pour amener la pièce vers sa conclusion sereine.
Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.
I. Allegro ma non troppo
II. Lento
III. Molto vivace
IV. Vivace ma non troppo
Le quatuor à cordes « Américain » est l’une des œuvres de musique de chambre les plus connues d’Antonín Dvořák (1841–1904). La composition fait partie d’un groupe de pièces (comprenant la Symphonie no 9, « Du Nouveau Monde », et le Concerto pour violoncelle) composées durant le séjour de Dvořák aux États-Unis. En effet, le musicien occupe le poste de directeur et de professeur au Conservatoire national de New York de 1892 à 1895. Compositeur respecté ayant adopté un style nationaliste (c’est-à-dire qu’il incorpore des chansons folkloriques dans des formes musicales savantes), il est là à l’invitation de Jeannette Thurber, la fondatrice du Conservatoire, qui souhaite aider les compositeurs américains à créer de la musique dotée d’un style national. Ces œuvres intègrent des éléments issus des recherches de Dvořák sur la musique traditionnelle américaine, dont des mélodies amérindiennes, des spirituals et des chansons populaires comme celles de Stephen Foster. Les pièces représentent ainsi un modèle stylistique qui cherche aussi à répondre aux goûts des auditoires américains.
Antonín Dvořák compose son quatuor à cordes en juin 1893, durant d’agréables vacances d’été passées à Spillville, en Iowa, où l’on trouve une petite communauté agricole d’immigrants tchèques. Le cadre rural a probablement inspiré le caractère pastoral de l’œuvre. Bien qu’il ne présente pas de véritables mélodies américaines, le Quatuor à cordes no 12 représente à bien des égards la quintessence de ce qu’on est venu à considérer comme le « style américain » du compositeur. Les quatre mouvements possèdent des éléments caractéristiques de ce style (comme l’ont relevé les musicologues Jan Smaczny et Klaus Döge) : mélodies sensibles et équilibrées (qui font souvent appel au pentatonisme), accompagnements bourdonnants, ostinatos rythmiques énergiques ou fluides, et rythmes fortement syncopés.
Suivant la forme sonate traditionnelle, l’allegro d’ouverture possède deux thèmes principaux : le premier est introduit par l’alto, optimiste et dynamique, tandis que le second est introduit par le premier violon, tendre et légèrement sentimental. La section intermédiaire développe les motifs rythmiques et les syncopes du premier thème, et on entend un fugato, une version sombre du second thème. Le lent mouvement suit un modèle mélancolique et présente des échanges intensément lyriques et des duos entre le premier violon et le deuxième violon ou le violoncelle.
La bonne humeur revient avec le scherzo, qui possède deux sections en fa majeur et en fa mineur : cette dernière section fait appel à une version amplifiée du thème principal. À certains moments, le premier violon joue une variation très aiguë de la mélodie, inspirée du chant du tangara écarlate, un oiseau que le compositeur entend au cours de ses promenades dans la campagne de l’Iowa. La finale exaltante présente des mélodies joyeuses amenées par des accompagnements syncopés. Un choral est ensuite introduit – une autre référence à Spillville, en l’occurrence à l’orgue dont Dvořák joue parfois durant la messe à l’église St. Wenceslaus – après quoi la mélodie principale revient pour mener le quatuor à sa finale exubérante.
Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.
Paul Wiancko (né en 1983) est un violoncelliste et un musicien de chambre acclamé qui s’est produit avec des artistes allant de Midori, Yo‑Yo Ma et Mitsuko Uchida à Chick Corea, Norah Jones et des membres d’Arcade Fire. Ce n’est donc pas surprenant que son travail de compositeur reflète ses intérêts diversifiés pour différents styles et genres musicaux, en les combinant de manière originale dans des pièces que l’on a qualifiées « d’éblouissantes » et de « captivantes ».
Paul Wiancko a composé LIFT en 2016. L’œuvre a été jouée pour la première fois la même année par l’Aizuri Quartet, qui l’a ensuite interprétée à de multiples reprises et enregistrée. De leur point de vue de « privilégiées », les musiciennes du quatuor décrivent la pièce comme « un tour de force de virtuosité pour le quatuor à cordes » dans lequel Paul Wiancko « exprime son amour pour le jazz, l’improvisation, le hip-hop et la musique folk, créant ainsi une riche palette sonore. » Pour citer les mots du compositeur, « LIFT explore l’euphorie sous sa forme musicale… J’ai pris plaisir à examiner la capacité de l’harmonie, de la couleur et du rythme à provoquer et à inspirer. Ultimement, la pièce représente le parcours d’une âme – présentée sous toutes ses coutures de manière fervente et festive. »
Ce soir, vous entendez le troisième et dernier mouvement de la pièce, constitué de trois sections hautement contrastantes. La première, intitulée Glacial, est composée de notes soutenues qui évoluent comme par couches, à mesure que le ton devient de plus en plus intense. Après avoir atteint son paroxysme, la tension redescend graduellement grâce à des glissandos expressifs, qui s’estompent à l’arrivée du son « glaçant » des archets jouant sul ponticello (près du chevalet de l’instrument). La deuxième section, Maniacal, est un mariage brillant et surréaliste de mélodies jazzy et de syncopes. La dernière section, Lift, est une célébration extatique alliant des éléments minimalistes et vaguement folk qui révèlent des sonorités vibrantes et des textures sonores richement variées.
Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.
Yosuke Kawasaki est violon solo de l’Orchestre du CNA et premier violon invité de l'orchestre symphonique NHK à Tokyo. Sa polyvalence artistique lui a permis de faire carrière en musique symphonique, en musique de chambre et comme soliste. Comme musicien d’orchestre, il a fait ses débuts à l’Orchestre symphonique de Montgomery. Il a ensuite été violon solo à l’Orchestre de chambre Mito, à l’Orchestre Saito Kinen et au Japan Century Orchestra. Comme artiste solo et chambriste, il a fait carrière sur cinq continents. Il a collaboré avec des musiciens comme Seiji Ozawa, Pinchas Zukerman et Yo-Yo Ma, et s’est produit dans les plus prestigieuses salles du monde, dont le Carnegie Hall, le Suntory Hall et le Royal Concertgebouw.
Yosuke est actuellement membre de deux ensembles, Trio Ink et Mito String Quartet. Passionné de musique de chambre, il est directeur musical du Festival de musique Affinis au Japon. Il est aussi conseiller artistique d’un festival de musique de chambre bulgare appelé Off the Beaten Path.
En tant qu’enseignant, Yosuke a œuvré partout au Canada, offrant des classes de maître et jouant avec des élèves dans leurs écoles. Spécialiste du répertoire pour quatuor à cordes, il est devenu à 26 ans le plus jeune enseignant de l’académie internationale de musique de chambre Ozawa, un poste qu’il s’est vu confier par Seiji Ozawa. Il a aussi été professeur adjoint de violon à l’Université d’Ottawa de 2013 à 2022, aux côtés du très aimé pédagogue Yehonatan Berick.
Yosuke a commencé le violon à l’âge de six ans, d’abord sous la tutelle de son père Masao Kawasaki, puis sous celle de Setsu Goto. Il a par la suite été accepté dans la section précollégiale de l’école Juilliard, et a été diplômé de cette institution en 1998. Il y a étudié auprès de Dorothy DeLay, Hyo Kang, Felix Galimir et Joel Smirnoff.
Mintje van Lier (1982) est second violon solo de l’Orchestre du Centre national des Arts du Canada.
À l’âge de cinq ans, Mintje a commencé à étudier le violon avec Anneke Schilt-Plate et a continué avec Hans Scheepers, Joyce Tan, Mimi Zweig, Chris Duindam et Lex Korff de Gidts. En 2006, elle a obtenu son baccalauréat en musique au Conservatoire d’Amsterdam. Elle a poursuivi ses études dans la classe d’Ilan Gronich à l’Universität der Künste de Berlin, obtenant le Diplom en 2009.
De 2004 à 2006, Mintje a été membre de l’Orchestre des jeunes de l’Union européenne sous la direction de Bernard Haitink, Sir Colin Davis, Vladimir Ashkenazy, Paavo Järvi et Sir John Eliot Gardiner.
En 2007, Mintje a étudié à l’Académie du Royal Concertgebouw Orchestra, après laquelle elle a reçu une bourse du Fonds Bernard Haitink pour les jeunes talents. En 2008, Mintje a obtenu le poste de second violon solo assistant au sein du Netherlands Radio Chamber Filharmonic. Pendant les cinq années qui ont précédé la fermeture de cet orchestre, Mintje a eu le plaisir de jouer sous la direction des chefs d’orchestre Philippe Herreweghe et Frans Brüggen, souvent invités. Mintje travaille en free-lance avec le Royal Concertgebouw Orchestra et le Mahler Chamber Orchestra. De 2014 à 2021, Mintje a été assistante du 2e violon principal de l’Orchestre philharmonique des Pays-Bas, ainsi que membre du Quatuor à cordes Jenufa.
Elle a participé au festival de Zermatt avec l’ensemble Scharoun du Berliner Philharmoniker. A Berlin, Mintje a joué avec le Solistenensemble Kaleidoskop.
Mintje joue un violon de Theo Marks (2018).
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En 2014, après 12 ans à l’étranger, l’altiste David Marks est revenu au Canada pour accepter le poste d’alto solo associé au sein de l’Orchestre du CNA. Né à Vancouver, David a grandi en Virginie dans une famille musicale. Dès un jeune âge, il s’adonne à la composition, à l’écriture, au dessin et à la peinture; ces passions ont donné lieu à des dizaines de chansons originales, de toiles et de murales. Ses études d’alto l’ont mené à travers les États-Unis et l’Europe pour apprendre auprès de Roberto Diaz, Atar Arad, Karen Tuttle, Gerard Caussé, Thomas Riebl et Nobuko Imai, ainsi qu’au Banff Centre, à l’Académie de Musique Tibor Varga et à Prussia Cove.
En Europe, David a été alto solo pour l’Orchestre de Montpellier et l’Opéra de Bordeaux, La Orquesta de la Ciudad de Granada, Holland Symfonia et Amsterdam Sinfonietta. Il a été alto solo de l’Orchestre philharmonique de Londres sous les baguettes de Vladimir Jurowski, Christoph Eschenbach, Yannick Nézet-Séguin, et Marin Alsop. Un incontournable de la scène musicale contemporaine, il s’est produit à travers l’Europe avec l’Ensemble Asko/Schonberg, l’Ensemble Moderne, le Mondriaan Quartet, Fabrica Musica et Nieuw Amsterdamse Peil. Il a été membre du groupe de musique contemporaine d’avant-garde danois Nieuw Ensemble, avec qui il a tourné en Chine et enregistré plus de 40 œuvres.
En tant que musicien folk, David a tourné en Lettonie, en Lithuanie et en Estonie avec ses chansons de The History of Dynamite. Son opéra folk The Odyssey a été interprété au Banff Centre et subséquemment au Theater de Cameleon à Amsterdam. Il joue du violon et de la guitare, et a déjà accompagné Van Dyke Parks, Bill Frisell et Patrick Watson.
Il habite à Wakefield, au Québec, avec sa conjointe et leurs quatre enfants.
Assistante violoncelle solo de l’Orchestre du Centre national des Arts depuis 2014, Julia MacLaine joue aux quatre coins du monde, dans un répertoire allant du classique au contemporain et de la musique globale à ses propres arrangements et compositions.
Elle aime explorer les juxtapositions de la musique et des autres formes d’art, des différents styles musicaux, et du classique et du contemporain. Son premier album, Preludes, paru chez Analekta en janvier 2022, comprend six créations canadiennes composées pour elle, ainsi que les six préludes des Suites pour violoncelle seul de Bach qui ont inspiré ces pièces.
Pendant les 10 années qu’elle a passées à New York, Julia MacLaine a collaboré fréquemment avec des compositeurs, donnant une voix à de nouvelles pièces de musique de chambre et de violoncelle solo. Elle a entre autres créé des œuvres d’Ingram Marshall, de James Blachly et de Mauricio Pauly, et s’est faite la promotrice de la pièce pour violoncelle solo Pachamama’s Catharsis de Pedro Malpica. Avec trois autres membres de l’Ensemble ACJW, elle a créé et interprété un hommage immersif aux baleines et à la vie océanique au Musée d’histoire naturelle, entremêlant nouvelle musique américaine, poésie originale et peinture en direct. De 2005 à 2014, elle a été membre de The Knights, avec qui elle a joué le Concerto pour violoncelle de Schumann dans Central Park.
Julia MacLaine s’est produite aux festivals du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, de Lanaudière et du Bic, aux festivals Mostly Mozart, Tanglewood et Ravinia, ainsi qu’à Abu Dhabi, à Tokyo et un peu partout en Europe, aux États-Unis et au Canada. Elle a joué avec le Deutsche Kammerphilharmonie de Brême et Les Violons du Roy et compte Itzhak Perlman, Pinchas Zukerman, James Ehnes, Cynthia Phelps, Inon Barnatan, Jamie et Jon Kimura et l’Orion String Quartet parmi ses partenaires de musique de chambre.
Originaire de l’Île-du-Prince-Édouard, elle a étudié auprès d’Antonio Lysy à l’Université McGill et de Timothy Eddy au Collège de musique Mannes et à Juilliard. Elle vit à Wakefield, au Québec, avec son partenaire (également musicien) et leur fils.
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre