≈ 1 heure et 30 minutes · Avec entracte
Dernière mise à jour: 31 octobre 2024
Cher public,
Je suis ravi de vous présenter ce programme de musique de chambre pour tuba, qui comprend les premières canadiennes d’œuvres de Jesse Montgomery, Quinn Mason et David Baker.
Notre concert débute avec « Romanza » de Ralph Vaughan Williams, tiré du tout premier concerto pour tuba, écrit en 1954. Vient ensuite un trio de Gary Kulesha (écrit en 1981 et revu en 2024), une envolée virtuose dans un langage musical inédit, qui prend fin abruptement après un troisième mouvement tumultueux. In Color de Jessie Montgomery (2014) est une série de cinq vignettes, dont deux font ici le pont entre « Lament », tiré du Concerto pour tuba de Wynton Marsalis (2021) et On Life (2018) de Quinn Mason, pièce débordante d’optimisme.
En deuxième partie de programme, les trois autres mouvements de In Color seront magnifiquement juxtaposés à la Sonate pour tuba et quatuor à cordes de David Baker (1971).
J’espère que ce programme vous plaira!
Chris Lee, tuba
Emily Westell, violon
Jeffrey Dyrda, violon
Jethro Marks, alto
Leah Wyber, violoncelle
Karen Donnelly, trompette
Frédéric Lacroix, piano
RALPH VAUGHAN WILLIAMS « Romanza » (2e mouvement), extr. du Concerto pour tuba (4 minutes)
GARY KULESHA Passacaglia, Cadenzas, and Finale pour trompette, tuba et piano (12 minutes)
I. Passacaglia
II. Cadenzas
III. Finale
Les quatre pièces suivantes seront jouées sans interruption.
JESSIE MONTGOMERY « Red » (5e mouvement), extr. de In Color pour tuba et quatuor à cordes (1 minute)
WYNTON MARSALIS (arr. Chris Lee) « Lament » (3e mouvement), extr. du Concerto pour tuba (5 minutes)
JESSIE MONTGOMERY « Aqua » (1er mouvement), extr. de In Color (1 minute)
QUINN MASON On Life pour tuba et quatuor à cordes (7 minutes)
ENTRACTE
La deuxième moitié du programme sera jouée sans interruption.
JESSIE MONTGOMERY « Purple » (3e mouvement), extr. de In Color (1 minute)
JESSIE MONTGOMERY « Makina » (4e mouvement), extr. de In Color (1 minute)
DAVID BAKER Sonate pour tuba et quatuor à cordes (20 minutes)
I. Slow – Moderato [Lentement – Moderato]
II. Easy swing “blues” [« Blues » au rythme swing modéré]
III. Very slow [Très lentement]
IV. Fast [Rapidement]
JESSIE MONTGOMERY « The Poet » (2e mouvement), extr. de In Color (1 minute)
JESSIE MONTGOMERY « Red 2 », extr. de In Color (1 minute)
Au cours de sa dernière période créative, à partir de 1951, le compositeur anglais Ralph Vaughan Williams (1872-1958) s’est intéressé à des timbres et des instruments inusités. Il était particulièrement attiré par les instruments qui sont très rarement mis de l’avant en solo, comme l’harmonica, pour lequel il a écrit une romance en 1952. Deux ans plus tard, Vaughan Williams a achevé un concerto pour tuba, la première œuvre du genre pour cet instrument. Il a demandé qu’il soit créé par le tubiste Philip Catelinet et l’Orchestre symphonique de Londres, dans le cadre d’un des concerts du jubilé de l’Orchestre. Philip Catelinet, qui avait appris l’instrument en autodidacte, et en avait joué dans l’harmonie militaire de la BBC avant de devenir tuba solo du BBC Theatre Orchestra, a d’abord été troublé par la perspective d’être propulsé sous les feux de la rampe. « Comme musicien, je ne pouvais pas vraiment apprécier l’idée que le tuba soit au centre de l’attention en tant que soliste d’un concerto dans le cadre d’un concert d’orchestre », se remémorait-il au sujet de cette expérience. « Le tuba était trop souvent associé par le public à l’humour et au ridicule pour être apprécié avec sérieux sur une scène de concert. »
Le Concerto pour tuba fut un succès, notamment parce que Vaughan Williams, comme l’a noté l’historien de la musique Eric Saylor dans sa récente biographie du compositeur, « a traité l’instrument sérieusement comme un instrument soliste, en explorant des sonorités et des techniques qui révèlent ses capacités sonores et ses profondeurs expressives. » L’œuvre a depuis inspiré d’autres compositrices et compositeurs qui ont apporté leur propre contribution au répertoire solo pour le tuba.
Vaughan Williams décrivait la musique de ce concerto en trois mouvements comme étant « assez simple et évidente, pouvant probablement être écoutée sans beaucoup d’explications préalables. » Le mouvement médian, « Romanza » [romance], est le cœur émotionnel de l’œuvre, dans le style pastoral anglais caractéristique du compositeur. Tout au long du mouvement, le tuba médite de façon rhapsodique, démontrant les capacités de l’instrument en matière de lyrisme chantant et d’agilité fluide, pour un effet poignant.
Note de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)
I. Passacaglia
II. Cadenzas
III. Finale
Récemment nommé membre de l’Ordre du Canada, Gary Kulesha (né en 1954) est l’un des musiciens les plus en vue de notre pays. Bien qu’il soit surtout connu comme compositeur, il est également très actif en tant que chef d’orchestre et pianiste de concert. Sa carrière étonnamment éclectique l’a mené du monde de la musique classique à la radiodiffusion en passant par le théâtre, le cinéma et l’opéra.
Selon le compositeur lui-même, « Passacaglia, Cadenzas, and Finale est une œuvre écrite en 1981, revue et corrigée en septembre 2024. Elle fait suite à ma Sonate pour trompette, tuba et piano, et est l’une des nombreuses pièces que j’ai écrites en utilisant le tuba dans la musique de chambre. » Comme il le décrit plus loin :
La Passacaglia [passacaille – une forme musicale qui comporte des variations sur un thème dans la ligne de basse] est en fait une réinvention du premier mouvement de mon premier Concerto de chambre, que j’ai écrit immédiatement avant cette œuvre. Mais cette version diffère du Concerto de chambre à bien des égards, et la révision de 2024 l’en éloigne encore plus.
Le thème principal de la passacaille est énoncé dès le début, et les variations qui suivent deviennent de plus en plus complexes sur le plan rythmique. Le thème n’est jamais absent, bien qu’il soit fortement masqué par moments. Il passe par tous les registres des instruments tandis que le mouvement gagne en intensité. Après le point culminant, la musique s’apaise et se termine par un simple énoncé du thème sur une tonalité soutenue.
Les Cadenzas [cadences] sont en deux sections, l’une pour la trompette et le tuba ensemble, l’autre pour le piano seul. Ce sont de véritables cadences, très virtuoses, avec une certaine qualité d’improvisation.
Le Finale est très rapide et exaltant. Le thème de la passacaille, qui apparaît également dans les cadences, est une fois de plus la source du matériau principal. Le mouvement commence avec une très grande énergie, se détend quelque peu pour une section médiane plus lyrique, puis s’enflamme à nouveau pour une course effrénée jusqu’à la conclusion.
Notice biographique et note de programme compilées et mises en forme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)
(Mouvements énumérés dans l’ordre d’interprétation)
V. Red
I. Aqua
III. Purple
IV. Makina
II. The Poet
V. Red 2
Jessie Montgomery (née en 1981), comme l’indique sa notice biographique, est la compositrice de l’année 2023 de Musical America, et une « compositrice, violoniste et éducatrice acclamée, lauréate d’un prix Grammy, dont l’œuvre entremêle la musique classique avec des éléments de musique vernaculaire, d’improvisation, de poésie et de conscience sociale, ce qui fait d’elle une interprète aiguë des sons et de l’expérience américaines du XXIe siècle. » En 2014, le tubiste Bob Stewart lui a commandé une pièce pour son instrument avec un quatuor à cordes. Ainsi qu’il l’expliquait dans un entretien accordé à Jazz Speaks, « je ne voulais pas d’une pièce conventionnelle pour tuba solo, comme une étude ou quelque chose du genre, mais une composition qui explore les qualités sonores de l’instrument, en ayant recours aux multiphoniques (une technique instrumentale étendue qui fait sonner plusieurs notes comme une seule), en utilisant les partiels des extrémités de l’instrument – toutes sortes de techniques différentes. Il en a résulté la pièce In Color, qui est en cinq mouvements. Chaque mouvement explore une texture distincte que peut produire le tuba. »
Pour la compositrice, In Color représentait un défi intéressant…
[…] parvenir à un mélange satisfaisant du timbre si particulier du tuba avec celui des cordes, trouver un point de rencontre entre les deux où ces timbres opposés pourraient se rejoindre. En songeant à la manière dont je pourrais amener le tuba et le quatuor à cordes à bien s’entendre entre eux, j’ai tout de suite pensé à la couleur, ce lieu entre la mélodie et le rythme où des choses intéressantes peuvent se produire. Mon objectif était de trouver une couleur sonore composite qui serait unique pour ce type d’ensemble.
Jessie Montgomery a effectué plusieurs séances d’écoute avec Bob Stewart pour déterminer le type d’harmonies qui sont naturellement créées en jouant des multiphoniques sur le tuba, puis elle a écrit pour les cordes autour de ces harmonies. En décembre 2014, le tubiste a lancé son album intitulé Connections – Mind the Gap, qui inclut In Color avec ses cinq mouvements réagencés, faisant place à d’autres pièces insérées entre eux, ce qui a créé un précédent qui explique la façon dont ils sont présentés dans le concert d’aujourd’hui.
Comme dans l’enregistrement de Bob Stewart, le cinquième mouvement, le rhapsodique « Red », encadre ce programme. « Aqua » évoque les profondeurs océaniques, le flux et le reflux des vagues et la circulation de l’eau. À la suite de l’atmosphérique « Purple », « Makina », un jeu de mots sur le terme espagnol pour « machine », comme le souligne la compositrice, « élargit le spectre [...] de sorte que l’idée du mélange est remplacée par une cacophonie collective d’effets superposés. Cette section joue sur le corps de métal du tuba et sur ses mécanismes; dans ce mouvement, le tuba et le quatuor à cordes utilisent presque exclusivement des techniques étendues pour représenter les interrupteurs, les pistons et les roues métalliques d’une mégamachine imaginaire. » Dans le deuxième mouvement « The Poet », interprété en avant-dernière position dans ce concert, Jessie Montgomery met le tuba de l’avant comme partie soliste, à laquelle l’instrumentiste apporte ses propres improvisations.
Note de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)
Wynton Marsalis (né en 1961) s’est distingué en tant que compositeur d’œuvres qui sont des hybrides inventifs de la musique savante occidentale et des traditions du jazz. Il adapte et fusionne notamment les formes et les supports de la musique « sérieuse » (orchestre, quatuor à cordes, etc.) avec le jazz et ses nombreux styles, ainsi qu’avec d’autres idiomes de la musique noire, notamment les chants de travail et les spirituals. Dans cette veine, son Concerto pour tuba élargit la notion de virtuosité pour l’instrument soliste – il ne s’agit pas seulement de prouesses techniques, mais aussi de jouer de manière expressive, et d’être capable d’interpréter habilement une gamme variée de styles musicaux noirs et latino-américains.
Fruit d’une commande conjointe de plusieurs ensembles, y compris l’Orchestre du CNA, le Concerto pour tuba de Wynton Marsalis a été composé en 2021. Écrit à l’origine pour Carol Jantsch, tuba solo de l’Orchestre de Philadelphie, celle-ci a créé la pièce avec cet orchestre sous la direction de Yannick Nézet-Séguin le 9 décembre 2021. L’œuvre a été interprétée par plusieurs autres tubistes et orchestres depuis, dont Chris Lee, tuba solo de l’Orchestre du CNA, qui en a donné la première canadienne le 16 juin 2022.
Dans une conversation vidéo avec Carol Jantsch, le compositeur évoque le tuba comme « un instrument tellement chantant ». Pour « Lament », il a voulu écrire une partie qui « commence par une introspection [...] le genre de choses que l’on assimile à Bill Evans et à Wayne Shorter ». De l’introspection, le mouvement passe au lyrisme romantique du XIXe siècle, le tuba jouant « une sorte de récitatif d’opéra » auquel l’orchestre répond. Après un autre passage introspectif, une marche apparaît; se basant sur une ligne de basse répétée et agrémentée de tambourins, le compositeur explique qu’il s’agit d’une référence aux spectacles de ménestrels. « Je voulais que le tuba exprime tout le pathos qui accompagne ce type de parodie... le caractère doux-amer de devoir se parodier soi-même. » La section médiane comporte des traits « burlesques » avec « des dissonances extrêmes […], et quand vous chantez votre partie, vous prenez progressivement conscience que, quoi que vous fassiez [...] vous êtes un personnage tragicomique. Un clown triste. » Pour enfoncer le clou, il demande au tuba, au point culminant du mouvement, de « crier comme si les lamentations ne suffisaient pas ».
Note de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)
Quinn Mason (né en 1996) est un compositeur et chef d’orchestre établi à Dallas, au Texas. Sa musique a été jouée et commandée par de nombreux ensembles renommés, notamment les orchestres symphoniques de San Francisco, Dallas, Seattle, Cincinnati, Detroit et Kansas City, le National Symphony Orchestra, l’Orchestre du Minnesota et bien d’autres sur la scène nationale et internationale, ainsi que par des orchestres d’harmonie et des ensembles de chambre acclamés dans le monde entier. Il a reçu maintes récompenses de la part de plusieurs organisations, dont l’American Composers Forum et Voices of Change de l’ASCAP, et il a dirigé de nombreux orchestres à travers les États-Unis à titre de chef invité.
Composé en 2018, On Life pour tuba et quatuor à cordes lui a été commandé par le tubiste américain Evan Zegiel, qui souhaitait une nouvelle œuvre du compositeur basée sur un thème intitulé « Young at Heart », écrit pour un concert présenté au début du mois de mars 2019. L’œuvre s’articule en trois parties, avec deux sections extérieures rapides qui semblent évoquer la verve et l’agitation de la vie, encadrant un épisode central plus réfléchi, quelque peu rêveur. Tout au long de la pièce, Quinn Mason, qui affirme avoir voulu représenter le côté plus léger et humoristique de la vie dans cette composition, utilise pleinement le paysage sonore caractéristique d’un tuba et d’un quatuor à cordes, mettant en valeur leurs timbres distinctifs avec une variété de textures et de sonorités contrastées.
La première section, très animée, s’ouvre sur les cordes, qui se livrent à des changements ludiques de mesure musicale et à des accents décalés, auxquels le tuba ne tarde pas à se joindre. Dans la section plus lente qui suit, le tuba entonne des phrases lyriques, sur un fond de sons fluctuants allant de trémolos chatoyants à des figures ondulantes. Un solo expressif de l’alto menant à une ligne en roue libre est ensuite imité par le tuba, après quoi les instruments chantent brièvement en contrepoint sur le reste des cordes. Après un solo de violoncelle méditatif, le tuba nous ramène à l’énergie du début. L’ensemble progresse ensuite à vive allure à travers divers rebondissements, pour s’achever dans la fougue et la bonne humeur.
Note de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)
I. Slow – Moderato [Lentement – Moderato]
II. Easy swing “blues” [« Blues » au rythme swing modéré]
III. Very slow [Très lentement]
IV. Fast [Rapidement]
Né à Indianapolis, David Baker (1931-2016) était un compositeur, chef d’orchestre et musicien de renommée mondiale (il jouait principalement du trombone et du violoncelle). Professeur émérite de jazz à l’École de musique Jacobs de l’Université de l’Indiana de 1966 à 2016, il a également été chef d’orchestre et directeur musical et artistique du Smithsonian Jazz Masterworks Orchestra de 1991 à 2012. Compositeur fécond, il a écrit plus de 2 000 pièces allant du jazz à la musique classique en passant par les musiques de film, honorant plus de 500 commandes de solistes et d’ensembles.
David Baker a composé sa Sonate pour tuba et quatuor à cordes en 1971, pour son ami et collègue de l’Université de l’Indiana Harvey Phillips (1929-2010), célèbre tubiste connu pour sa défense de l’instrument. Si l’association du tuba et du quatuor à cordes peut sembler singulière, ce choix, expliquait David Baker dans sa description de l’œuvre, était « très délibéré et destiné à placer le tuba dans un contexte différent de celui dans lequel il se trouve habituellement ». Notamment, le quatuor à cordes est le « groupe compagnon » du tuba (plutôt qu’un simple accompagnement). Comme le soulignait le compositeur, « en raison du grand talent artistique et de la sensibilité de Harvey [Phillips], ainsi que des vastes possibilités de combinaisons de tonalités inhérentes à cette alliance inusitée, le quatuor à cordes constituait le complément idéal. »
Chacun des quatre mouvements de la sonate, notait David Baker, est « conçu pour explorer un aspect différent de la combinaison quatuor/tuba. Les quatre mouvements font un usage intensif de l’ostinato [figure ou rythme musical répété], d’une écriture virtuose pour le tuba et les cordes, et d’une activité rythmique et dramatique intense. »
Le premier mouvement se caractérise par un « schéma rythmique à plusieurs niveaux, un usage intensif de l’imitation, des arrêts multiples et de la fragmentation. » La fragmentation du matériau musical entre les instruments est aussi la technique qui prévaut dans le deuxième mouvement, lequel s’inspire largement du blues en termes « de climat, d’harmonie et de choix de notes », précisait David Baker, le tuba solo introduisant un « blues du XXIe siècle » au début du mouvement.
Le troisième mouvement, lent et lyrique, fait appel à la strette (chevauchement des énoncés d’un thème), ainsi qu’aux « glissements, aux liaisons et aux changements soudains de volume, de climat, de rythmes ». Un « passage virtuose de cordes tout en strettes », joué « sur le chevalet » des instruments, ouvre le finale, sur lequel le tuba s’envole avec le premier thème. Un ostinato rythmique dans les cordes se combine à la ligne de tuba pour le deuxième thème. Plus loin apparaît un court duo mettant en scène le violoncelle et le tuba, « dans lequel les deux instruments exécutent des doubles-cordes (extrêmement difficiles à réaliser sur des cuivres, elles font appel à une technique moderne appelée multiphonie) », ainsi que le précisait le compositeur. Après un épisode énigmatique, l’ouverture virtuose des cordes revient, avec le tuba sur le premier thème, et mène à « une coda fortement rythmée » qui culmine avec une ligne ascendante au tuba, avant de s’achever sur un do grave soutenu.
Notes de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)
Originaire de Toronto, Chris apprend à jouer le tuba dès l’âge de 12 ans à l’école publique Winona Drive, et se découvre instantanément une passion pour l’interprétation. Lorsqu’il est à Winona, Chris rencontre Chuck Daellenbach du Canadian Brass, qui lui servira de modèle et de mentor tout au long de sa carrière. Toujours à Winona, Chris participe à plus de 50 concerts avec le quintette de cuivres de l’école, notamment dans le cadre d’une tournée au Japon, et ces premières expériences musicales laissent sur lui une empreinte indélébile.
Après avoir obtenu son diplôme de l’Interlochen Arts Academy au Michigan, Chris poursuit son éducation formelle auprès de Dennis Miller à l’Université McGill, Alain Cazes au Conservatoire de Montréal et Dan Perantoni à l’Université de l’Indiana. Il passe ses étés à jouer dans divers orchestres de festivals, dont le National Academy Orchestra (Hamilton, Ontario), le National Repertory Orchestra (Breckenridge, Colorado), le National Orchestral Institute (College Park, Maryland), l’Orchestre des jeunes du Verbier Festival (Suisse) et l’ensemble de la Garde de cérémonie d’Ottawa, une expérience mémorable sur la Colline du Parlement.
La carrière de Chris au sein d’un orchestre professionnel débute en Espagne, où il est tuba solo de l’Orchestre symphonique de Galice pour deux saisons, de 2001 à 2003, avant de rentrer au Canada pour occuper le même poste au sein de l’Orchestre symphonique de Winnipeg. Il reste avec l’ensemble pendant 15 saisons, de 2003 à 2018, avant de devenir tuba solo au sein de l’Orchestre du Centre national des Arts.
Chris est un professeur engagé qui aime partager sa passion pour la musique. Lors de son séjour en Europe, il a été professeur de tuba à l’ESMAE School of Music à Porto, au Portugal, et instructeur de tuba à l’Université du Manitoba. Il est très fier de ses anciens élèves, qui occupent aujourd’hui une gamme de postes.
Chris a pris part à des enregistrements avec les orchestres symphoniques de Montréal et de Winnipeg, l’Orchestre philharmonique royal de Galice, l’Orchestre de chambre du Manitoba et le Canadian Brass, ainsi que dans de nombreux studios aux États-Unis. Il s’est produit comme soliste avec plusieurs ensembles, dont l’Orchestre symphonique de Winnipeg, l’Ensemble de vents de l’Université du Manitoba et l’Orchestre national des jeunes du Canada. Il a assuré la première du Concerto for Tubameister de Victor Davies en 2009 avec l’Orchestre symphonique de Winnipeg, et est toujours à la recherche de nouveaux répertoires pour tuba à interpréter pour les publics canadiens. Lorsqu’il ne joue pas du tuba, Chris aime la course, le golf, et passer du temps avec son épouse, Desiree, et leurs deux enfants, Evelyn et Keenan.
La violoniste canadienne Emily Westell est reconnue pour sa polyvalence. Après des débuts comme soliste avec l’Orchestre philharmonique de Calgary à 15 ans, elle s’est produite avec l’Orchestre de chambre de Paris (comme soliste et chef d’orchestre) ainsi qu’avec les orchestres de Tanglewood, du festival de Banff et de l’Université de Calgary. Lauréate 2012 du concours de la Banque d’instruments de musique du Conseil des arts du Canada (pour le prêt du violon Stradivarius Windsor-Weinstein de 1717), elle a aussi reçu le prix Artiste Astral du Centre national des Arts en 2013. Elle a donné des concerts de musique de chambre et des récitals solos à Paris (Cité de la Musique), à New York (salle Weil de Carnegie Hall), à Boston (Jordan Hall) et aux Pays-Bas (International Holland Music Sessions). Ses concerts ont été diffusés sur les ondes de CBC et Radio-Canada.
Emily a participé aux festivals de Prussia Cove (Angleterre), de Norfolk, Spoleto et Meadowmount (É.-U.) ainsi que d’Orford et de Lanaudière (Québec). Passionnée de musique contemporaine, elle s’est produite avec le Harvard Group for New Music, les Columbia Composers et le Callithumpian Consort de Boston. On peut également l’entendre sur le CD Rollin’ Down #1 de l’ensemble de musique de chambre Land’s End, lauréat d’un Western Canada Music Award dans la catégorie « Album classique exceptionnel ». Mme Westell a aussi enseigné le violon et la musique de chambre à l’Université McGill.
Emily a récemment terminé des études postdoctorales auprès de Pinchas Zukerman au prestigieux programme Zukerman de la Manhattan School of Music, où elle a obtenu une Bourse du président. Figurent également au nombre de ses anciens maîtres Edmond Agopian, Miriam Fried et Jonathan Crow. Emily détient un doctorat en musique de l’Université McGill (où elle était boursière du CRSH), une maîtrise du Conservatoire de musique de la Nouvelle-Angleterre et la médaille d’or remise par la Faculté des beaux-arts de l’Université de Calgary pour les meilleurs résultats scolaires.
Jeffrey Dyrda est un violoniste canadien qui a joué devant les publics du monde entier, de l’Amérique, en passant par l’Europe et l’Asie. Il s’est produit comme violoniste solo dans divers orchestres, notamment l’Orchestre du Centre national des Arts, les orchestres symphoniques de Winnipeg, de Jacksonville et de Kitchener-Waterloo, l’Orchestre philharmonique d’Hamilton, le New World Symphony, le Lucerne Festival Academy Orchestra et le Verbier Festival Orchestra. Il a été assistant violon solo de l’Orchestre symphonique de Winnipeg en 2022, avant de se joindre à la section des violons de l’Orchestre du Centre national des Arts à l’automne 2024.
Chambriste passionné, Jeff est un ancien membre du Quatuor Rolston, avec lequel il a notamment remporté le prestigieux prix de quatuors de Cleveland et le premier prix du Concours international de quatuors à cordes de Banff. Parmi les moments forts de sa carrière, citons ses collaborations avec les festivals de Norfolk, Spoleto, Banff et Cliburn et ses participations à diverses séries de concerts donnés dans quelques-unes des plus prestigieuses salles de récital.
En véritable pédagogue, le violoniste offre des leçons particulières, des classes de maître et des activités de médiation culturelle au Canada, aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Il a enseigné la musique de chambre lors du séminaire intensif de musique de chambre de Virginia Tech, ainsi qu’à l’Université Yale dans le cadre du programme de résidence pour quatuor à cordes. Il a également été membre du jury pour l’Associated Manitoba Arts Festivals. Jeff a obtenu une bourse du New World Symphony (Miami Beach) et il est diplômé de l’Université Rice, du Conservatoire de musique de la Nouvelle-Angleterre et de l’Université McGill.
L’été, il adore jouer en tant que membre régulier de l’Orchestre de chambre du Verbier Festival, de l’Orchestre du Festival de musique de Grand Teton et de l’orchestre du Lakes Area Music Festival. Il est également un saxophoniste de jazz accompli.
Originaire d’Oakbank, au Manitoba, Jeff Dyrda vit aujourd’hui à Ottawa avec sa femme, la violoncelliste Grace An, et leur fils Franklin. Il joue sur un violon de 1921 fabriqué par Romeo Antoniazzi.
Jethro Marks a été nommé alto solo de l’Orchestre du Centre national des Arts au printemps 2011. L’artiste originaire de Vancouver s’est produit comme soliste et chambriste partout au Canada et aux États-Unis, ainsi qu’en Chine, au Mexique et en Europe, et est un collaborateur régulier de nombreux artistes et ensembles. Il est premier alto des Zukerman Chamber Players, ensemble à cordes dirigé par Pinchas Zukerman qui a sorti un quatrième album en 2008 et qui a fait des tournées chaudement applaudies dans des festivals au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Chine, en Amérique du Sud et en Nouvelle-Zélande.
Le jeune Jethro a grandi avec ses quatre frères dans une famille de musiciens. Il a d’abord étudié le violon avec son père, membre de l’Orchestre symphonique de Vancouver. Puis durant sa formation à l’Université de l’Indiana à Bloomington, intrigué par les sonorités riches et sombres de l’alto, il a commencé à s’intéresser à cet instrument et à prendre des leçons auprès d’Atar Arad. Il a remporté notamment le premier prix au concours de quatuor Kuttner ainsi qu’au concours de concerto, et s’est vu décerner le prestigieux Performers Certificate. En 1998, il était le seul altiste admis au Zukerman Program de la Manhattan School of Music, école où il a récolté le premier prix au Concours de concerto. En 1999, il a participé comme étudiant à l’Institut estival de musique du CNA, où il est retourné les deux étés suivants à titre de mentor. Il a fait ses débuts à la radio de CBC en 2003 en interprétant à l’alto le 24ᵉ Caprice de Paganini.
Chambriste passionné, Jethro a collaboré avec certains des plus illustres interprètes et ensembles de chambre de notre temps, dont Leon Fleisher, Lynn Harrell, Gary Hoffman, Jaime Laredo, Michael Tree, Itzhak Perlman, Yefim Bronfman, Emanual Ax et le Quatuor Orion. Il a pris part à des festivals du monde entier, notamment le Verbier Festival, le Festival de musique de chambre de Santa Fe, le Festival de musique de Saint Barthelemy, le Banff Festival of the Arts, le Festival de Lanaudière, l’Agassiz Festival, les festivals de Ravinia, d’Aspen et de Tanglewood, le Musica Mundi en Belgique, le festival du Schleswig-Holstein en Allemagne, le Mostly Mozart, le 92nd St. Y, ainsi que les Jupiter and Lyric Chamber Music Societies à New York. Il se produit régulièrement dans des concerts de musique de chambre de la série Musique pour un dimanche après-midi du CNA, ainsi que dans le cadre de festivals de musique de chambre d’Ottawa.
Jethro a fait ses débuts comme soliste avec l’Orchestre du Centre national des Arts en 2004 dans Harold en Italie, et en 2007, il a créé le Concerto pour alto de Steven Gellman avec l’Orchestre symphonique d’Ottawa. En 2014, il a joué un concerto de Malcolm Forsyth avec la violoncelliste Amanda Forsyth. Il se produit souvent avec le pianiste d’Ottawa Mauro Bertoli et donne des récitals partout au Canada.
Originaire de Medicine Hat (Alberta), Leah Wyber a commencé le violoncelle à 8 ans dans le cadre d’un programme scolaire d’instruments à cordes. Elle a reçu sa formation supérieure à l’Université de la Colombie-Britannique et au Centre des arts de Banff. Eric Wilson, Paula Kiffner et George Kiraly sont les maîtres qui l’ont le plus influencée.
Leah a été membre de La Pietà (Montréal), de Thirteen Strings (Ottawa), du Quatuor à cordes de l’Atlantique (St. John’s) et du trio Joe (Vancouver). Elle a également été violoncelle solo à l’Orchestre symphonique de Terre-Neuve pendant plusieurs années. Elle a participé à de nombreux festivals – y compris au Festival de musique de chambre d’Ottawa, au Festival Scotia et au Festival Mozart de Whistler – ainsi qu’aux programmes de l’Orchestre national des jeunes du Canada et de l’Orchestre mondial des Jeunesses Musicales.
Membre de l’Orchestre du Centre national des Arts depuis 1993, Leah adore se produire avec la section des violoncelles de l’ensemble, mais aussi enseigner et interpréter la musique de chambre. Elle s’intéresse en outre au jardinage, à la randonnée, au ski de fond et au curling.
Après trois saisons couronnées de succès à titre de trompette solo par intérim de l’Orchestre du Centre national des Arts, Karen Donnelly a fait l’unanimité lors du choix du titulaire permanent du poste en octobre 1999. Elle se dit toujours ravie d’évoluer au sein de ce merveilleux ensemble.
Avant de se joindre à l’Orchestre du CNA, elle était musicienne pigiste à Montréal, où elle s’est produite avec la plupart des ensembles de la région, dont l’Orchestre symphonique de Montréal, et elle a occupé le poste de trompette solo d’Orchestra London (Canada) de 1994 à 1996. Elle a par ailleurs été trompette solo invitée dans plusieurs ensembles : les orchestres symphoniques de Toronto, de Saint-Louis et de Vancouver, Les Violons du Roy et l’Orchestre philharmonique de Calgary. Elle est actuellement trompette solo associée de l’Orchestre du festival de musique de Sun Valley.
On a également pu l’entendre comme soliste avec un grand nombre d’ensembles professionnels et communautaires tels que l’Orchestre du CNA, l’Orchestre de chambre Thirteen Strings, les orchestres symphoniques de Kingston, de Saskatoon et de McGill, l’Orchestra London, le Hannaford Silver Street Band, le National Honour Band of Canada, le Parkdale Orchestra, l’ensemble à vents de l’Université de Regina et de nombreux ensembles d’écoles secondaires de la région.
En 2019, la trompettiste a lancé l’initiative Canadian Women’s Brass Collective pour mettre à l’honneur les joueuses de cuivres et offrir une visibilité et du mentorat aux jeunes générations.
L’éducation musicale a toujours occupé une place importante dans sa carrière. Sa collaboration avec le quintette de cuivres True North donne lieu à des concerts éducatifs et des ateliers dans les écoles. Dans le cadre des programmes d’apprentissage et de médiation du CNA, elle a donné des classes de maître en Suisse, au Mexique, en Chine, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Suède et au Canada.
Elle enseigne depuis 2002 à l’Université d’Ottawa et collabore depuis 2009 avec le programme OrKidstra à titre de conseillère pour les cuivres.
Karen Donnelly a étudié à l’Université de Regina et à l’Université McGill, où elle a obtenu une maîtrise en musique. Mais elle ne serait pas musicienne sans le programme d’harmonie de son école dans sa ville natale de Regina, en Saskatchewan.
Frédéric Lacroix s’est produit en concert comme soliste, chambriste et pianiste collaborateur à travers le Canada, les États-Unis, l’Europe et l’Asie. Il a ainsi joué avec plusieurs artistes de premier plan, dont Branford Marsalis, Johannes Moser, Kathleen Battle, Alexandre Roudine et certains des plus grands noms de la musique au Canada. On peut l’entendre régulièrement sur les ondes de Radio-Canada et de CBC ainsi que sur celles de NPR aux États-Unis. Également compositeur, il a écrit pour le Chamberfest Ottawa, la Society of American Music, la Société de musique des universités canadiennes, le Chœur classique de l’Outaouais et des interprètes canadiens de renom.
L’Orchestre du Centre national des Arts (CNA) du Canada est reconnu pour la passion et la clarté de son jeu, ses programmes d’apprentissage et de médiation culturelle visionnaires et son soutien indéfectible à la créativité canadienne. Situé à Ottawa, la capitale nationale, il est devenu depuis sa fondation en 1969 l’un des ensembles les plus encensés et les plus dynamiques du pays. Sous la gouverne du directeur musical Alexander Shelley, l’Orchestre du CNA reflète le tissu social et les valeurs du Canada, nouant des liens avec des communautés de tout le pays grâce à sa programmation inclusive, ses récits puissants et ses partenariats innovants.
Alexander Shelley a façonné la vision artistique de l’Orchestre depuis qu’il en a pris les rênes en 2015, poursuivant sur la lancée de son prédécesseur, Pinchas Zukerman, qui a dirigé l’ensemble pendant 16 saisons. Le maestro Shelley jouit par ailleurs d’une belle renommée qui s’étend bien au-delà des murs du CNA, étant également premier chef d’orchestre associé de l’Orchestre philharmonique royal au Royaume-Uni ainsi que directeur artistique et musical d’Artis—Naples et de l’Orchestre philharmonique de Naples aux États-Unis. Au CNA, Alexander Shelley est épaulé dans son rôle de leader par le premier chef invité John Storgårds et par le premier chef des concerts jeunesse Daniel Bartholomew-Poyser. En 2024, l’Orchestre a ouvert un nouveau chapitre avec la nomination d’Henry Kennedy au nouveau poste de chef d’orchestre en résidence.
Au fil des ans, l’Orchestre a noué de nombreux partenariats avec des artistes de renom comme James Ehnes, Angela Hewitt, Renée Fleming, Hilary Hahn, Jeremy Dutcher, Jan Lisiecki, Ray Chen et Yeol Eum Son, assoyant ainsi sa réputation d’incontournable pour les talents du monde entier. L’ensemble se distingue à l’échelle internationale par son approche accessible, inclusive et collaborative, misant sur le langage universel de la musique pour communiquer des émotions profondes et nous faire vivre des expériences communes qui nous rapprochent.
Depuis sa fondation en 1969, l’Orchestre du CNA fait la part belle aux tournées nationales et internationales. Il a joué dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada et a reçu de nombreuses invitations pour se produire à l’étranger. Avec ces tournées, l’ensemble braque les projecteurs sur les artistes et les compositeurs et compositrices du Canada, faisant retentir leur musique sur les scènes de l’Amérique du Nord, du Royaume-Uni, de l’Europe et de l’Asie.