≈ 1 hour and 20 minutes · No intermission
Last updated: September 13, 2023
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Il me semble qu’il faut prendre soin de la suite.
Prendre d’abord le temps de regarder ce qu’on a, qui on est, et ensuite se donner les outils pour assurer l’avenir.
C’est dans cette optique que le Collectif du Théâtre français est né.
Ce projet s’est pointé le nez un matin en 2020, ou 2021, je ne sais plus.
Cette envie s’est manifestée alors qu’une discussion avec des finissant·e·s en théâtre m’a troublé. « Pas d’horizon » qu’iels m’ont fait comprendre.
Cette « impossibilité de rêver », « de se projeter », m’a ému.
Alors allons-y, offrons un horizon, un point de chute.
Risquons et offrons à cette génération une bouffée d’air, une possibilité, un premier rendez-vous en espérant que leur chemin soit bondé de possibilités.
Un énorme merci à Marie Brassard d’être là à leurs côtés.
Un énorme merci au Théâtre du Rideau Vert d’avoir accepté de plonger avec nous.
Le spectacle L’ombre a été créé le 23 août 2023 au Théâtre du Rideau Vert, à Montréal.
Il y a quelques mois au musée Guggenheim à New York, je visitais l’exposition d’une artiste que j’admire depuis toujours, Georgia O’Keefe, qui a consacré sa vie entière à approfondir sa vision des formes voluptueuses de la nature. L’exposition avait pour titre To See Takes Time, qu’on pourrait traduire comme suit : Il faut du temps pour voir.
Cette invitation à prendre le temps, je la fais régulièrement à mes collaborateurs lorsqu’on travaille sur un projet, et je me la refais à moi-même à chaque fois que je traverse les moments de doute et de peur, familiers à ceux et celles qui font de la création leur métier.
Dans le contexte actuel des institutions où on diffuse le théâtre et de leurs obligations de rentabilité, les artistes sont souvent privés de ce temps, qui est essentiel. Et il est rare lorsqu’on est jeune de se voir donner l’opportunité de créer une œuvre en totalité, dans des conditions idéales qui nous accordent ce luxe du temps qu’il faut pour imaginer, luxe qui ne devrait pas en être un.
Avec ces jeunes tout juste sorti·e·s des écoles, en compagnie d’artistes et de technicien·ne·s que j’admire, nous avons pu nous réunir au cours de l’année à quelques reprises, à réfléchir au spectacle que vous verrez ce soir. Nous avons manqué de temps, comme toujours, mais nous avons pleinement profité de celui qui nous était accordé, pour nous réunir, réfléchir et créer ce spectacle curieux, objet de notre fierté.
Cette expérience de création, j’ai voulu qu’elle soit d’abord celle des jeunes actrices et acteurs, qui agissent comme des conduits nous reliant au monde invisible. Cette qualité de médium et ce talent d’invention des artistes de la scène, je veux les mettre en avant plan.
Ensemble, nous avons imaginé un territoire de l’ombre. Ce territoire est animé par des spectres volants, beaucoup de vent, du mysticisme, de la méchanceté et de la mélancolie, des rêves, des désirs, de la solitude et du vertige... Tout cela se mélange, remué par le souffle puissant des idées de toutes et de tous, jetées là, libres et entières, sans filtre.
Voici des histoires inventées, à l’image de légendes modernes faisant écho à notre monde et à la manière avec laquelle ces jeunes artistes l’observent et le redessinent.
Ce spectacle est un hommage à l’imagination et à la pensée libre si précieuse et essentielle à notre survie. Il est maintenant à vous. Nous souhaitons qu’il fasse s’envoler vos pensées et qu’à votre tour il vous inspire des mondes et des territoires à explorer et à redéfinir.
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Le Collectif 2023 est formé d’Élodie Bégin, Samuel Boulianne, Marion Daigle, Ahlam Gholami, Stella Lemaine, Cassandre Loiselle, Charles-Olivier Maltais, David Noël et Kevin Pereira.
Cliquez ici pour en connaître davantage sur Marie Brassard et le projet du Collectif du Théâtre français.
Julien Morissette s’est entretenu avec Marie Brassard et les neuf interprètes du Collectif 2023. Nous vous invitons à écouter ce balado qui retrace la genèse du projet et les différentes étapes de création nécessaire à la naissance du spectacle L’ombre.
Le balado est disponible en cliquant ici.
par Daniel Canty, dramaturge
Le théâtre est un espace où tout peut arriver.
Les histoires de L’ombre sont issues des bouches et des corps de leurs neuf interprètes. Remontées d’une part obscure que nous couvons tous, et qu’il serait trop facile de confondre avec l’inconscient collectif. Elles n’existaient pas depuis toujours. Elles ne sont pas tributaires de quelque fond atavique, collectif, dont elles donneraient la preuve. Les réflexes de l’allégorie ne tiennent pas, ou si peu, devant ce que L’ombre propose.
Il ne faudrait pas non plus entendre dans « l’ombre » un écho du Mal. Il est vrai que le titre de la pièce irait à merveille à un méchant de comic book, ou à un vampire sans reflet. Qu’il suscite des réflexes, des frissons faciles. Mais les histoires de L’ombre, toutes trempées de sang et hantées par la mort qu’elles puissent être, ne concluent rien sur la perversité de nos natures profondes. Elles s’en tiennent plutôt à la démonstration de divers mystères.
Les histoires de L’ombre sont issues de la conjonction particulière de neuf consciences, et du regard et des gestes attentifs d’une metteure en scène et de son entourage de concepteurs, à un carrefour singulier de l’espace et du temps. Le présent les traverse. Il est bien plus vaste et fuyant que ce qu’on peut en dire.
Ce qui compte, en définitive, c’est que ces histoires soient arrivées là, dans l’air et la lumière du théâtre. Donnant de nouveau la preuve, s’il en était besoin, que tout ce qui s’invente arrive bel et bien quelque part (1).
L’ombre est un double imparfait de son objet.
Les personnages de la pièce ont beau être sortis de la bouche de leurs interprètes, ces derniers n’en sont pas l’unique origine.
Lorsqu’ils s’avancent sur le plateau, les interprètes font déjà un pas à côté d’eux-mêmes. Le monde se dédouble avec eux. Puis les personnages qu’ils portent, à l’intérieur de chaque scène, s’éloignent encore un peu, engendrant à leur tour une ombre. Puis l’ombre d’une ombre... Les échos se perdent. Les identités s’effeuillent. La perspective se dilate et se floute.
Le monde de L’ombre est un monde constamment dédoublé, où le fil du temps s’embrouille, et où on ne peut plus dire ll était une fois, seulement Une autre fois.
Ici, tout ce qui arrive une fois, arrive encore, autrement.
En 1640, des promeneurs avec des lanternes visitaient ce qu’ils appelaient les bouts du monde ; nous les appelons des cavernes.
— Pascal Quignard, Les heures heureuses
La dramaturgie, à l’instar de la philosophie, est un art spéculatif.
Impossible, en considérant L’ombre, de ne pas penser à la Caverne de Platon, à son petit théâtre notionnel.
Je revois les troglodytes, enchaînés à la paroi de pierre. Leurs regards captifs, tournés vers la parade des ombres fugitives, qu’ils prennent, nous assure le philosophe, pour la seule réalité possible. Comment en parviennent-ils à oublier la sensation de leurs corps? Ils doivent avoir des torticolis de l’enfer. Se pourrait-il même que certains d’entre eux prennent plaisir à ce bondage? Quel monstre — outre le philosophe — a bien pu imaginer ce supplice? Et il faudrait aussi avoir une pensée pour les machinistes forcés d’animer le spectacle, suant d’efforts pour tromper leur auditoire captif…
La fable se tait sur ces points, comme sur tant d’autres. Si on fait fi de l’allégorie, et qu’on la considère dans les termes de dramaturgie, on se rend compte que l’histoire de Platon est trouée de partout, pleine de bouts perdus. Tant que brille le soleil véritable, et que demeure cachée la source de l’illusion, l’individualité n’y comptera pas plus que chez les spectres.
La Caverne est un lieu dont la localisation exacte est perdue, et que ses occupants, sitôt introduits, envisagent, de gré ou de force, de quitter. C’est la réalité de ce théâtre lui-même que nous sommes appelés à revoir.
Une autre fois… La Caverne est dépeuplée. Les chaînes pendent sur les murs. Le brasier est tombé sur son flanc. Les machinistes ont abandonné leur poste. Les troglodytes, aveuglés par une lumière trop vive, ont pris la fuite. Les ombres se sont dispersés à tout vent.
Quand les écailles tomberont de leurs yeux, les anciens captifs de la Caverne se rappelleront peut-être, avec un pincement au cœur, des fabrications, des plaisirs et des cruautés de la fiction, qui, d’une main, leur donna un bout du monde pour de l’autre leur enlever.
Le décor, avec ses allures de soufflet de caméra, est un dispositif de capture, un révélateur d’intensités. Son conduit laisse entrevoir d’autres scènes, existant à l’angle de celle-ci. Une succession de reflets dans des miroirs qui se sont face. Une petite porte, un long corridor étroit, où les échos s’enfuient devant nous.
Des fentes latérales dans les parois laissent filtrer des lueurs de vitraux, s’animent de battements de kinétoscope. Le lointain, rétinal, se dématérialise devant nos yeux. Une forêt pousse sur scène, un étang noir, une flaque de sang s’étalent. Le théâtre est un espace intérieur extérieur, une maison sans dedans ni dehors, où passent des spectres.
Des paroles, des images évanescentes, qu’une lumière trop vive menace d’effacer, se rejoignent, se font et se défont devant nos yeux. Elles se conjuguent, s’accordent et se désaccordent. C’était le cas avant que la pièce n’advienne. Ce l’est toujours alors qu’elle se déploie devant nous.
Seule la force du jeu donnerait la clef de la présence théâtrale, permettrait d’en assurer la cohérence, de dominer sa peur, et de laisser les choses arriver là.
La dramaturgie, comme la philosophie, est un art spéculatif.
L’écriture est accueillie dans L’ombre comme une force faible, mais néanmoins structurante. Comment, alors qu’on est écrivain, négocier l’injonction de ne pas écrire, ou si peu (2)? Comment savoir, sans pouvoir franchement mettre la main au papier, jouer de l’écriture? C’est la question à laquelle je revenais, à chaque moment, comme à une nécessité morale.
La dramaturgie se devait de servir le jeu dont la metteure en scène énonçait les règles. Pour moi, cela voulait dire : tendre vers un lieu, des situations, où il n’y aurait plus de raison d’opposer un « théâtre des images » à un « théâtre à texte ». Un lieu, donc, où les images portées par les mots, le roulement des phrases, se glisseraient dans les mouvements de la lumière, le sillage du son, innervant, sans les gêner, les gestes des interprètes. Que la pièce y arrive ou non, c’est ce qu’il fallait tenter.
Dans une telle vision des choses, le texte ne précède pas au théâtre. La pièce ne s’ensuit pas du texte. La dramaturgie n’illustre rien. Elle passe, constatant la vie qui s’affirme dans la parade des formes fugitives. Chaque phrase est une silhouette tremblante, qui n’a de cesse de chercher sa fin.
Au tout début du processus de création, chacun des interprètes a été appelé à formuler un fantasme de jeu. À leur écoute, Marie a décidé de nommer un personnage propre à focaliser ces visions. Les sobriquets apparus alors — Le Vent, Sisyphe, Damas, La Reine, Le Spectre, The Drunk, L’alchimiste, Le Méchant, La Créature… — ont suivi les interprètes tout au long de l’élaboration de la pièce.
Les noms propres sont porteurs d’une magie générative. Leurs ombres portées permettent de mesurer la distance parcourue entre l’élan initial et la mise en scène finale.
Le titre même de la pièce n’était d’abord qu’une intuition, un écho à la recherche d’une forme. À la fois assez vague et assez évocateur pour contenir sans le neutraliser le pullulement du possible.
Nous avons souvent pensé aux chauves-souris, à leurs nuées sonores, en construisant la pièce.
Les voilà qui s’éveillent du sommeil de la Caverne. Leurs cris sondent les creux, rebondissent sur toutes les aspérités de l’architecture. Ils détaillent, par un jeu de reflets sonores, l’image mentale de l’espace qu’ils traversent. Ils naviguent l’ombre ressentie des choses.
L’écriture, tout autant qu’une forme d’expression, est une forme d’écoute. Il devait être possible de construire une pièce intitulée L’ombre par écholocation.
C’est comme si c’était ma mère.
— L’ombre
Face aux évidences de la vie, les illusions de la clarté narrative ne tiennent pas.
On ne saurait parler, pour L’ombre, d’une histoire impeccablement ordonnée, avec un début, un milieu et une fin, chacune à sa place.
Soit, l’histoire commence au bord d’une falaise, où une personne pose un pied dans le vide et s’envole. Et elle finit sous une colonne de fumée, en sonnant une note d’espoir après l’hécatombe. Entretemps, elle n’a de cesse de nous rappeler qu’elle tient tout entière dans les airs.
Il n’y a rien de plus fuyant que l’origine et la fin des histoires. Nos débuts dans la vie s’égarent dans un rêve utérin, bercé par les battements de cœur de nos mères. Au moment de la mort, nous fermons les yeux sur nos propres vies, accueillant l’évidence de n’être plus là, et de devoir redevenir personne. Il ne nous sera pas donné, autant que je le sache, d’éprouver la fin du monde, ou celle de nos propres vies. Nos existences touchent à des extrémités qu’il nous est exclu de connaître. Tu étais personne et tu le seras est un des serments imposés à tout vivant.
La personne, cependant, n’est pas le personnage. Ce dernier nous permet de tomber en imagination comme on viendrait au monde. D’effectuer un délicat saut dans le vide, avec l’assurance de retrouver ce flottement, cet état de lévitation, qui, dans la cavité des origines, semblait devoir nous sauver à jamais de la chute.
L’hydre-univers tordant son corps écaillé d’astres
— Victor Hugo
Il y eut un moment, vers la fin des ateliers de création, où l’Ombre a failli donner naissance à un personnage. Une créature collective, pulsant de sombre, qui traverserait la pièce, s’exprimant par la bouche des acteurs, sans jamais se résoudre à tout à fait apparaître. Une sorte d’ectoplasme dont émergeraient tour à tour les personnages englués en lui. Quand l’une des actrices s’est mise à voler, il n’est plus resté, de cette entité conjecturale, que le chœur.
L’Ombre n’est pas disparue pour autant. Elle revient à chaque fois que s’estompe les lumières du théâtre. C’est enfin là que le monstre — Difficile de déterminer le sexe ou le genre de cette créature —, véritablement, se montre. (« Montrer » s’écrivait autrefois « Monstrer ».)
Une hydre remue, du fond caverneux de la salle. Le monstre a autant de têtes qu’il y a de sièges occupés, d’yeux et d’oreilles attentives, au théâtre. Une lumière noire émane de son pelage. Son corps écaillé d’yeux scintille comme le firmament, ou une nuée de mouches à feu. Elle n’a pas de raison d’être. Mais elle est.
Il n’y a pas de raison d’en avoir peur. L’hydre nous ramène au mystère de nous retrouver ici, ensemble, dans cette chose vague, qui pourtant est, que nous nommons théâtre, et que nous pourrions aussi nommer Univers.
C’est l’air qui porte la parole, la lumière qui engendre les images et les êtres.
La fiction est une forme de l’air. Une modulation du souffle. Une scansion, un battement du langage, qui, à l’instar de celui du cœur, donne lieu à des mondes.
Une personne est une nuée d’histoires, un nuage de sensations et de pensées qui, par quelque miracle de la matière, tient ensemble à travers temps.
Nous sommes des artifices inexplicables, qui apparaissent, disparaissent dans la lumière des jours.
Nos ombres nous emboîtent le pas, venues d’un lieu à l’arrière de nos têtes, une caverne de la conscience où résonne l’écho de la réalité, et d’autres êtres possibles sont révélés.
Nos ombres sont sorties du néant pour nous suivre, nous assurer que nous continuerons d’exister, inexister, ensemble, dans un théâtre qui s’ignore.
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(1) Il est certain qu’un inconscient circonstanciel opère. Marie, en me lisant, m’a rappelé qu’elle avait écrit, alors que nous travaillions à la réalisation d’une version disparue de son site Web, un texte intitulé « Tout peut arriver ». Et que cette formule pourrait très bien lui servir de devise.
(2) La littérature est, à chacune de mes collaborations avec Marie, une force agissant à distance sur le matériau théâtral. J’ai d’ailleurs senti la nécessité, au retour d’une semaine d’ateliers au Centre national des Arts, d’écrire une Brève mythologie de l’ombre, reprenant les motifs des improvisations pour en faire des textes de fiction.
DANIEL CANTY est écrivain, réalisateur, traducteur et dramaturge. Il élabore, depuis la fin du 20e siècle, une œuvre protéiforme, qui circule librement entre la littérature et l’édition, le cinéma et le théâtre, les arts visuels et le design. Avant L’ombre, il a collaboré à titre de dramaturge à quatre créations de Marie Brassard : La fureur de ce que je pense, L’invisible, The Glass Eye et Peepshow
Marie Brassard is an actress, director and author. In 2001, after working in close collaboration with Robert Lepage for 15 years in the theater and in films, she created her first solo show, Jimmy, as part of the Festival TransAmériques (FTA). The success of this work prompted her to start her own production company, Infrarouge and to begin a solo career. Since then, in collaboration with guest artists from different disciplines and origins, she has created surreal theatre with virtuoso acting skills and innovative video, light and sound installations.
In conjunction with her interdisciplinary stage work, over the years she has established an eclectic repertoire featuring pieces with shifting and overlapping time frames and multiple levels of storytelling. The shows produced by her company Infrarouge are often the fruit of scintillating dialogue with the composer Alexander MacSween, whose electronic music and atmospheres are an integral part of her stage vocabulary.
Her more recent directing work include Éclipse (2020) based on the work of women poets from the Beat generation, La vie utile by Evelyne de la Chenelière (2018) and La fureur de ce que je pense (2013) inspired by Nelly Arcan’s work.
The shows of Marie Brassard presented at the NAC:
March 2022: Violence
May 2017: La fureur de ce que je pense
December 2010: Moi qui me parle à moi-même dans le futur
April 2009: L’invisible
December 2006: Peepshow
November 2003: La noirceur
December 2002: Jimmy, créature de rêve
Élodie Bégin knew from an early age that her future lay in theatre. She began her acting career as a member of semi-professional theatre troupes, where she acquired some experience in front of an audience before she was cast in Amsterdam, a musical that was presented at the Gesù, Théâtre des Grands Chênes and Théâtre du Nouveau Monde, and toured from 2017 to 2019. Then came the experience of La Voix, where she made it to the quarter-finals, but her passion for the theatre was so great that she decided to maximize her chances by seeking professional training. Élodie was selected to study at the Conservatoire d’art dramatique de Montréal, graduating in 2021. Since then, the projects have come thick and fast: besides her part in L’ombre by Collectif 2023, she has a small recurring role in the TV series Stat, as well as the wonderful role of Constable Morgane Harel in the series À cœur battant. On stage, she appeared in the play Le placard, presented in Rougemont and Sainte-Agathe-des-Monts in summer 2023.
Samuel Boulianne completed his acting training at Collège Lionel-Groulx’s École de théâtre professionnel in 2022. He then participated in Indiscrétions publiques, a community theatre production put on by Théâtre du Ricochet, before being invited by the NAC and Marie Brassard to join the L’ombre creative team. In addition to performing, he has tried his hand at playwriting and directing. He is also a founding member of Théâtre de Toutefois, a company established in response to the need to come together and understand each other. Passionate, sincere and energetic, Samuel is a multidisciplinary creator who dives headfirst into the artistic world to make his mark, but above all to serve the Quebec culture of tomorrow.
Before completing a bachelor’s degree in performance at UQAM’s École supérieure de théâtre, and as part of a final year at McGill in feminist and Indigenous studies, Marion Daigle began investigating the notions of empathy among audiences and performers, the limits of the concept of embodiment in theatre, and the development of utopias/the utopian through the performing arts. Marion is particularly attracted by the utopian and transformative potential of things that stand out from the everyday, the magical, the strange and the extraordinary: escaping from the here and now the better to analyze, appreciate and inhabit it. A love of stage musicals is part of the altered reality that has infused this artist’s daily life with magic, courage and joy. Marion started performing in high school musicals, then took a year of singing lessons before completing a two-year course with the Canadian Musical Theatre Writers Collective. This theatrical form was also Marion’s gateway to the world of puppetry. How could anyone resist Jim Henson’s cheeky and distinctive characters in The Muppet Movie and its sequels? At UQAM, Marion seized the opportunity to take an introductory puppetry course, and after graduating, took courses with Théâtre de la Dame de Cœur and the Association québécoise des marionnettistes. Marion intends to continue developing skills in acting, voice and movement, as well as an artistic practice that incorporates encountered experiences, questions and interests.
A 2022 graduate of the acting program at UQAM’s École supérieure de théâtre, creator Ahlam Gholami made her debut in Sin La Habana (2020), a feature film by Kaveh Nabatian in which she played Shireen, the younger sister of Nassim, a young Iranian-Canadian woman fleeing an oppressive past. The film won the Prix de la diffusion Québecor at the Festival du nouveau cinéma. To celebrate the end of her university studies, Ahlam attended UQAM’s Summer School in Prague, where she discovered Czech culture. Her love of travel also took her to Berlin, Rome and Crete. On her return, she worked as an associate artist at Teesri Duniya Theatre, where she created My Woman, a collage of poems written by Iranian women through the ages. Passionate about children’s theatre, she gives workshops for children ages 5 to 12, introducing them to collective creation. As a performer, she played Nahla in Magpie, a play for teenagers written by Laurie Léveillé and directed by Claude Poissant, as part of a reading event at the Maison Théâtre.
A young Quebec artist of Haitian descent, Stella Lemaine is a versatile performer. Involved in theatre since childhood, she is also interested in singing, writing and, more recently, directing. In 2019, she directed her first short documentary, Prendre sa lumière, which was presented at Montréal’s Black Film Festival in Montréal (as well as in Toronto and Halifax) as part of the “Being Black in Montreal” program. A recent graduate (2022) of the acting program at UQAM’s École supérieure de théâtre, she is always excited to share her passion and perspective with the world.
Born in Montréal’s Côte-des-Neiges district in 1998, Cassandra Loiselle has been immersed in culture and the performing arts since childhood. After completing her acting training in 2022 at UQAM’s École supérieure de théâtre, she co-directed the performative solo Née at Théâtre Aux Écuries’ Vous Êtes Ici event, then at the winter edition (2023) of the Passerelle 840 dance festival, an experience that sparked her strong interest in making the most of every artist’s strengths and talents. Fascinated by the expressiveness of the body, Cassandre wants to perfect her physical technique while collaborating on hybrid artistic projects that enlist movement as a vector of incandescence. Alternating between the visual arts, street dance and theatre, her interests sustain her daily sense of wonder. Cassandre is an amalgam of her experiences, which allows her to be multiple in performance.
Charles-Olivier Maltais is an inquisitive, spirited and generous actor who loves to act and share that love with others. His unique career path led him to perfect his craft and, in 2022, complete his studies at Collège Lionel-Groulx’s École de théâtre professionnel. His ability to relate easily to others led him to team up with former classmates to produce an extraordinary immersive show based on Duncan Macmillan’s Des arbres (Lungs). While still at college, he worked on a number of short films with film graduates from Concordia University. He also helped develop and create Zone grise, a play about sexual consent among young people. A writer with an authentic style, Charles-Olivier also has directing experience, having staged his work at Théâtre Lionel-Groulx. As well, in December 2022, with the Vendredi 16 theatre company, he toured a number of schools in underprivileged Montréal neighbourhoods to promote reading through puppetry.
David Noël is a red-haired actor–singer–translator fascinated by the effect art can have on people’s lives. At the age of 15, David died 89 times—specifically, in the role of Gavroche in Les Misérables at the Capitole de Québec. This first professional experience launched his acting career both on stage (in Peter Pan, Sweeney Todd and Private Lives) and in front of the camera (in 30 vies, Toi et moi, 19-2 and O’). In 2018, David decided to put his career on hold to refine his acting skills at the National Theatre School of Canada. While there, he was influenced by the ultra-inspiring Sylvie Moreau, Diane Pavlovic, Marie-Christine Lê-Huu and Gabrielle Lessard, as well as by all the movement courses and exchanges between programs and sections. He also received the Ada Slaight Prize, awarded annually to a graduating student who demonstrates leadership and empathy while working with colleagues in both official languages. It’s obvious: human relations are David’s thing. Since graduating from NTS, he has appeared in the film Le sang du pélican, directed by Denis Boivin, and on stage at the Segal Centre in the plays Pool No Water and Dracula: A Comedy of Terror. Fluently bilingual, David is eager to work in both English and French on projects where collaboration, connection and authenticity are at the forefront.
An artist of Québécois and Portuguese heritage, Kevin Pereira discovered the performing arts at the age of seven with Les Petits Chanteurs de Granby. During his eight years with that ensemble, he sang in several major concerts and toured the Czech Republic, Austria and Germany. After completing a college diploma in theatrical exploration, he decided to move into the visual arts to investigate other forms of expression. However, the acting bug won out, and he enrolled in the acting program at UQAM’s École supérieure de théâtre, from which he graduated. At the end of his training, he flew to the Czech Republic to attend UQAM’s Summer School in Prague in film creation. Since leaving university, he has been keen to reconnect with the three arts that shaped his identity, rediscover his Portuguese roots, and continue to nurture his artistic practice through creation.
International Alliance of Theatrical Stage Employees